Si entendre la musique de Bacalov sur le générique de Tarantino fut un vrai plaisir. Ce choix n’est pourtant pas des plus judicieux, car cette chanson est indissociable (pour qui l’a vu) de la version de Corbucci. Les images de Tarantino n’arrivent pas à prendre le pas sur celles de l’original, car s’il y a bien un truc de marquant dans le film de Corbucci c’est bien son entrée en matière. Une entrée en matière qui reste bien plus marquante que celle d’un Django avançant fers aux pieds. Évidement ce morceau tout comme le film de Corbucci ne sont pas vraiment populaire. Et donc pour qui est vierge de ce morceau, lors de son écoute aucune image ne lui viendra en tête, hélas ce ne fut pas mon cas. Mettre ce morceau en générique est pour moi comme si Tarantino avait prit le titre phare de Morricone du bon, la brute, le truand, ou celui d’Elmer Bernstein des 7 mercenaires, pour ouvrir son film. Un truc impossible à faire et que personne n’oserait faire, mais Tarantino l’a fait.


Vient en suite l’introduction du Dr Schultz sur son petit chariot et sa dent bringuebalante.J’avais peur de voir à nouveau Christoph Watlz jouer de la même façon (insupportable cabotinage) que dans I.B. Ça ne fut pas le cas bien heureusement. Cette rencontre entre Django et son futur partenaire, est plutôt prenante et amusante, sans être pour autant réellement captivante. A cet instant j’étais à moitié conquis. Les scènes de la ville me laisseront également dans cet état de semi conquête, pourtant il ne me manquait pas grand-chose pour être embarqué, mais ça ne sera jamais le cas. La violence n'est montrée ici sans aucun ressenti, j’ai trouvé que le flash-back était un raccourci bien sommaire pour montrer le ressenti de Django lors de son premier passage à l'acte.


La scène du K.K.K est certes drôle mais pas hilarante non plus, mais surtout longue, bien trop longue. Tarantino étire sa scène bien plus qu’il ne le faudrait. Alors oui c’est amusant cette petite histoire de cagoule, mais sur 5mn ça fini par tourner en rond et au final la scène perd toute son efficacité. Puis vient le rapprochement entre Schultz et Django, je dois dire que le montage (chaotique) de ces scènes n’a fait que de me tenir à distance de se rapprochement, du coup je ne me suis pas sentis embarqué avec eux dans cette aventure.


Je n’en n’avais pas parlé jusqu’alors, mais il faut bien parler des éclairages des scènes nocturnes et intérieurs. Ces lumières venant d’un projecteur fixé au plafond sont hideuses et pas un instant naturel. Cette lumière donne vraiment l’impression d’avoir à faire à un éclairage de bâtiment historique et vraiment trop contemporain pour pouvoir faire croire en quelque chose d’époque. Pour les morceaux ils sont très peu efficaces, mais il y a pire certains sont carrément placés n’importe ou, ce qui est un comble chez Tarantino ça. Apparaît Broomhilda, dont Tarantino n’a donné à ce personnage que des pleurnichements, Kerry Washington n’avais que des gnnn,gnnn à jouer. Le personnage n’est pas plus intéressant que ça. Il ne mérite d’être sauvé que pour l’intérêt que Django lui porte, car le spectateur lui ne lui aura trouvé aucun intérêt. La fusillade se déroulant à l’intérieur de candyland, voit tout en tas de balles fusées de toute part, seulement encore une fois je n’ai pas ressentis la violence des coups de feux. On est loin de l’efficacité présente dans ce genre de scènes chez un Sam Peckinpah, pas trouvé non plus nécessaire ces giclées de sangs trop cartoonesque.


Tarantino trouve bon de s’attribuer un rôle dans se final qui est en dessous de tout le reste, c’est une grosse erreur. Mais ce n’est pas tout, car ce passage en plein milieu de nulle part ne donne plus l’impression d’être plongé en 1858, puisque de la lumière aux costumes tout semble être actuel et se dérouler aujourd’hui. Il n’y a que les esclaves mis en cages qui viennent vaguement rappeler l’époque dans laquelle le film est censé se dérouler. Tout comme dans I.B le héros détruit l’emblème du mal en faisant exploser candyland, malheureusement ce final qui se veut trop cool, vient clôturer le film de la pire façon qui soit. En forme de cerise sur le gâteau(blanc) du mauvais goût.S’attaquer à faire un film avec du fond n’est décidément pas un truc fait pour Tarantino, s’il a voulu faire quelque chose comme le bon, la brute, le truand. Film qui lui à plusieurs niveaux de lectures, et qui lui est un western, un film d’aventure, de guerre… avec en tache de fond un fait historique c’est totalement raté et bien loin de Leone. Ce western ne s’inscrit pas un instant dans le western spaghetti tout est bien trop propre et lisse pour être un western spaghetti aux personnages crasseux.Il ne suffit pas de clamer que c’est un spaghetti pour que ça en soit un. Django Unchained s’inscrit plus dans une tradition américaine dans sa mise en scène et sa mise en image que dans le western italien. Avoir fait servir des pattes à la cantine lors du tournage ne donne pas le nom spaghetti au film. Mais même dans une tradition américaine il est loin, mais très loin derrière les maîtres du genre que sont Peckinpah, Mann, Ford etc... Une chose est sûre le Tarantino que j’appréciais n’est plus. Tarantino crie partout qu’il arrêtera sa carrière quand ses films seront mauvais, c’est le cas mais il ne s’en rend pas compte, et ce n’est pas le succès du box office qui viendra le questionner sur la disparition de sa créativité puisque les chiffres viennent valider son génie créatif. Je ne me déplacerai plus en salle pour voir ces films un dvd suffira largement. Je lui laisse tout de même une chance avec un retour au film contemporain, mais je crois que ce qui faisait le génie de Tarantino s’est définitivement envolé, c’est ainsi.


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le 2 sept. 2014

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