Si Inglourious Basterds impliquait quelques éléments métas, dans la tradition de tous les autres films de son réalisateur, l'intention semblait de faire enfin un film plus appréciable immédiatement. Et si cette intention première est sans doute ce qui a poussé Tarantino à transformer ses idées géniales en tics de réalisation, il faut avouer qu'il se rattrape bien avec le film suivant.
Fini, donc, les discours sur le cinéma au cinéma. Comme pour le film précédent, les hommages ne sont plus là pour appuyer un propos, une situation ou des personnages, mais se transforment en des clins d'oeil à un cinéma plus ancien, parsemant le film pour devenir seulement un témoignage des influences de QT.
L'intention parait douteuse. Et pourtant rien de plus logique au final. Rien de plus classique même. Pour la première fois, on a à faire à un bon film de Tarantino complètement décomplexé de tout. Et on se rend vite compte du potentiel d'efficacité que possède ce film.
Les discours à rallonge, en plus d'être justifiés par le fait que Schultz se doit de sortir de tout un tas de situations par la parole, n'ont été aussi drôles que dans Pulp Fiction. La violence n'est plus malsaine comme dans les Basterds, mais vient appuyer ce côté humoristique. L'humour domine partout (ce KKK à la noix, délicieux), et se marie parfaitement à l'épique hérité des 60's.
De l'humour et de la violence qui soupoudre une histoire d'amour sur fond historique. Rien de nouveau donc. Quentin voulait faire son chef d'oeuvre trois ans plus tôt. Cette mégalomanie le perdra, mais pour un temps seulement. On sent qu'elle a ici complètement disparue au profit du plaisir le plus simple. Et dans cette optique, Django Unchained renoue finalement avec les débuts du cinéaste. Ça fait pas grand chose à se mettre sous la dent, mais quand même, ça fait du bien.
Critique faisant parti d'une rétrospective sur le réalisateur :
http://www.senscritique.com/liste/Retrospective_Quentin_Tarantino/1207072