J'emprunte mon titre à un film de Benoit Jacquot/Virginie Ledoyen.
Film découvert sur arte grâce à Thekla.
Je le reverrai: le contexte géopolitique et religieux m'a un peu échappé...il y a beaucoup d' allusions à l'actualité via des écrans télés où passent des informations mais c'est pas l'aspect du film qui m'a capté pour l'instant.


J'écris juste quelques notes car une scène immonde m'a tellement énervé qu'il faut que je m'en soulage pour le plus grand désintérêt de tous...c'est son personnage qui m'a agacé...une sorte d'inspectrice des travaux finis soulevant/reprochant des broutilles avec une mauvaise foi crasse et harcelante…rrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr


Résumé: une sœur s'occupe seule de son frère mineur. Elle travaille dans un restaurant. Il contracte une soi-disant dette qu'elle se charge de régler alors que ses fins de mois sont déjà difficiles.


Je rapproche ce film et son héroïne de celle de 'The Lesson'/Urok de 2015, où ce n'est pas un frère qui ajoute des soucis à la femme mais un mari qui n'a pas payé les traites de la banque. Et là aussi l'héroïne passe tout le film à résoudre ce problème; tout en jonglant avec sa vie professionnelle et sa vie personnelle.
Dans The Lesson, c'est sous le regard de sa mère (en photo souvent à l'écran, scènes très émouvantes).
Dans Djeca, c'est sous le regard de son dieu car elle est croyante (elle n'a plus de parents).


Cette fille travaille dans les cuisines d'un restaurant/bar tenu par un macho mafieux.


J'aime beaucoup le moment où elle semble croiser son double un soir...
une scène dans l'escalier où elle rencontre la voisine et elle lui offre de l'aider à monter ses sacs.
J'ai l'impression que c'est elle dans quelques années...c'est elle plus âgée...d'ailleurs cette femme plus âgée lui dit qu'elle aussi s'est battue toute sa vie...que ça a été dure toute vie.


Cette femme, c'est elle... SI elle ne fait rien pour changer le tout!
(à moins que je sois encore sous l'influence de 'Cloud Atlas' que je viens de voir ...une sorte de remake de la Belle Histoire.)


Vie si dure que cette femme meurt d'une crise cardiaque
elle a eu son coeur brisé lentement mais surement par les machos autour d'elle,
par la pression sur lui et elle;
épuisée par le sur-travail que les femmes semblent avoir à fournir!


Dans The Lesson l'héroïne lutte seule contre une dette qui est la faute d'un homme, son mari.
Dans Djeca l'héroïne lutte seule contre une dette qui est la faute d'un homme, son frère.


La scène qui m'a le plus énervé est la visite que doit en plus subir cette fille qui jongle déjà avec son travail, son frère, son employeur, la dette que vient de contracter son frère…


Son frère est accusé d'avoir cassé le très cher portable d'un riche camarade de classe...de lutte des classes?...il est le fils d'un ministre...ministre/papa qui se révèlera en plus être un Weinstein abuseur quand dans un parking il fera des avances à notre jeune héroïne (sa propre fille étant dans la voiture)...la goutte qui fera déborder le vase pour notre Jeanne d'Arc d'ailleurs...une scène jouissive où elle l'envoie chier...ce qu'elle n'a pas pu faire avec l'inspectrice.


La visite de l'inspectrice à la 44e minute est très frustrante: l'objet de la visite est de vérifier si la sœur prend assez bien soin de son frère mineur? un vrai harcèlement ce questionnaire et cette inspection!
__la matrone reçoit un cadeau à son arrivée: coutume ou corruption? en plus elle ose dire:



"merci mais t'as pas l'argent en fait"
l'idée étant 'tu es dépensière donc tu prends mal soin de ton frère…' ...le culot
__elle a ensuite un regard désapprobateur au plafond, sans rien dire (genre 'il y a une tâche là-haut'): et notre fille passant l'oral de dire
"c'est un dégât des eaux de la voisine d'en haut"...comme si c'était de sa faute
__ensuite la sbire lui reproche le manque de visites et contrôles médicaux chez le docteur du pauvr' frère...il doit faire des analyses régulièrement...mais la pauvre esclave bosse dans un resto…et nous on l'a vu déjà tout faire pour ce frère! elle en a ratées des analyses donc elle se fait engueuler...je suis certain que si le mineur était une fille ...et je crois que c'est tout le point du film...ils s'en soucieraient pas autant de sa santé.
__
"il est dure votr' sofa"
...le pauv' n'enfant, le pauvre macho, le chef de la famille... a un sofa trop dur pour ses fe-fesses d'ado qui passe son temps avachi à jouer à la console...c'est peut-être pas bon pour son dos dos et dodo
__la pénible demande à aller aux toilettes.
Hors-champ, on entend cette Valérie Damidot casser quelque chose: elle revient
" la poignée du chiotte est cassée"
...et vlan un reproche de plus;
faudra réparer ça pour la prochaine fois!



__et cerise sur le gâteau de merde:



"la chambre du petit est froide"…
(il a pas de radiateur le bout de choux)



Tout ça pour partir avec le cadeau qu'elle lui reprochait de lui avoir fait...et en plus notre bosseuse de l'aider à mettre son manteau.
Après lui avoir reproché de ne pas avoir toutes ses feuilles de salaires que le mafieux du resto ne lui donne pas.
Bref, bref, un gros sentiment d'être dans une forme 'Handmaid's tale'/Servant Ecarlatee mais réél.


Des baffes qui se perdent tant ce personnage m'a agacé au plus haut point.
Mais notre héroïne, elle, reste calme: coooool….retenue.
J'étais admiratif. Et triste.


Chez moi, CHEZ NOUS, NOOOOUUUUUUUS ...on lui aurait fait bouffer ses faux ongles à cette harpie fouineuse…
...avec sans doute un exit via le balcon…
(mmm peut-être qu'en rêve éveillé)


Bon le fond de l'histoire m'a bien pris même si j'ai sans doute pas tout compris...mais la forme du film m'a aussi enthousiasmé.
J'ai adoré cette caméra derrière elle...un ange gardien...une âme...sa maman...
Ce même genre et de technique est utilisé dans 'The Lesson' et dans des scènes speed de 'Le sens de la fête'.
Notre héroïne me fait penser à celle du tableau 'La jeune fille à la perle' mais sans la perle... mais avec le même foulard; elle est filmée façon jeu Doom...à la façon dont l'arme est portée dans le jeu vidéo.
Elle est filmée aussi un peu comme De Niro et son équipe sont filmés échappant à la dernière attaque de la banque dans Heat...la caméra derrière eux.


ps: c'est Noël, en plus...la courte et simple scène où son collègue et elle décorent le sapin est géniale...aussi efficace que tous les Dardenne et Ken Loach réunis pour faire comprendre combien nos entreprises doivent aux salariés...ce collègue sympas est chef de cuisine, sympas mais bosseur aussi...pas qu'un couillon faisant des blagues...comme elle, il bosse, c'est ce qui les rapproche sans doute...et les deux respectent les règles d'hygiène, eux...ils se lavent les mains souvent...mais on comprend que lui aussi, comme elle, jongle avec plein de merdes en l'air...au sens propre comme au figuré...car sa mère:



"a encore chié au lit ...j'ai voulu me tuer après ça"



...et ils reprennent leur travail...c'est le boss en coulisse qui sera de mauvaise humeur pour un steak trop cuit (...et autres).

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