Annie Girardot joue une médecin dont la frénésie de son travail fait qu'elle n'a que peu de temps à consacrer à sa vie personnelle, ses enfants et son amant. Depuis quelque temps, elle tousse gras, et va même avoir un malaise en pleine consultation. Lors d'un contrôle de routine, elle va apprendre qu'elle a un cancer des poumons et va en profiter pour faire le ménage dans sa vie.
Avant toute chose, je dois dire qu'Annie Girardot est magnifique, un de ses meilleurs rôles, car elle est à l'écran ce qu'on imaginait être dans sa vie ; une femme de caractère, qui mène son monde à la baguette, d'une grande liberté (notamment sexuelle), bref elle représente sans aucun doute un modèle de femme émancipée dans les années 1970. Ce qui choque un peu son entourage, ses deux enfants (joués par par William Coryn et Isabelle Huppert), et son amant, Jean-Pierre Cassel. Pas étonnant qu'elle considérait que c'était son film favori de toute sa carrière, et qu'elle a repris le rôle au théatre, jusqu'à la fin des années 1990.
Elle est si formidable qu'elle éclipse le pauvre Jean-Pierre Cassel et Suzanne Flon, qui joue une malade dans l'hopital où travaille Girardot. Mais le film ne parle pas seulement d'elle, mais de l'influence qu'a son travail sur son entourage, qui lui reproche sans arrêt ses absence, qu'elle ne vit que pour son emploi, et pas en tant que mère, ce qui conduira le fils à faire une bêtise pour tenter d'exister.
J'avoue qu'après que tout ce qui concerne la maladie est parfois dur à voir, mais là aussi, Girardot s'en sort avec une grande dignité, jusqu'au passage au bloc pour savoir si elle sera sauvée ou non.
Malgré son allure télévisuelle, Docteur Françoise Gailland est un film touchant, et j'oserais dire, le rôle d'une vie. Justement récompensé d'un César.