A part Good morning Vietnam, je pense avoir déjà vu les films de Robin Williams les plus réputés. Voulant en voir encore plus de cet acteur, je me tourne vers ceux un peu moins connus, un peu moins bien notés, en ayant foi que, comme pour Hook ou Mrs Doubtfire, je trouve finalement le film sous-évalué, ou en espérant du moins que le talent de l’acteur vaudrait le visionnage.
Du coup, j’ai opté pour Patch Adams. Ayant grandi avec Les Simpson et Futurama, deux séries qui ont formé les bases de ma cinéphilie par leurs références, je considère que dès qu’un film y a droit à une allusion, c’est qu’il est un minimum réputé. Or, il y a une référence à Patch Adams dans un épisode de Futurama !
Bon, peut-être que c’était une référence au réel Patch Adams, je ne sais pas… peu importe.


Il s’agit donc d’un de ces films basés sur une histoire vraie, comme tient à nous le rappeler le carton de début. L’histoire d’Hunter Adams, un homme qui s’est interné lui-même dans un hôpital psychiatrique car il était suicidaire, et qui en est ressorti avec pour objectif d’aider des patients comme ceux qu’il y a rencontré. Et avec un nouveau surnom : Patch (comme pour "rafistoler" en Anglais).
Deux ans plus tard, il est étudiant en médecine, et même s’il n’a pas encore le droit de côtoyer des patients, il enfreint les règles, déterminé à leur redonner un peu de joie. Patch estime que le devoir d’un médecin n’est pas juste de soigner une maladie, mais d’aider les gens personnellement, les soutenir moralement, souvent en les faisant rire.
C’est une jolie philosophie : il faut être ouvert à toute rencontre, toute possibilité d’échange, …
Carpe diem quoi, comme dirait une autre incarnation de Robin Williams.
Comme dans Le cercle des poètes disparus, le héros se heurte à ses supérieurs et leurs règles strictes, et le propos du film est un peu le même : ne pas se conformer, avoir sa propre vision des choses…
Le message n’est pas mauvais, mais il est véhiculé par des métaphores bancales.


On ne peut pas forcément savoir ce qui est vrai ou non en regardant le film, celui-ci doit fonctionner comme une œuvre à part entière, étant donné que ce qui est peut-être vraiment arrivé n’est pas forcément crédible au cinéma. Et dans Patch Adams, il y a des facilités scénaristiques, de gros raccourcis, qui au bout d’un moment font sérieusement douter que certaines choses sont arrivées, ou en tout cas comme elles sont présentées.
L’idée de Patch de faire une clinique gratuite, elle passe par un débat bouclé en 1mn entre des clients d’un diner qui, d’un coup, se mettent tous à énumérer des problèmes qu’ils ont rencontré avec leur assurance maladie.
La simplification excessive des évènements et des tournants de la vie de Patch est ridicule, et certaines relations avec d’autres personnages et sous-intrigues sont expédiées.
Ce biopic a aussi tendance à grossir le trait concernant le manque de compassion de certains médecins et infirmiers, de sorte à rendre plus aisée l’opposition avec les méthodes de Patch.
Et d’après ce que j’ai pu lire vite fait, le film est très romancé, histoire de servir certains enjeux dramaturgiques : le héros passe par une phase de crise, quasi obligatoire dans ce type de récit, et ce en raison d’un événement tragique qui relève en fait purement de la fiction.


Si quelques gags sont très bons, pas mal de scènes comiques sont totalement poussives et pas crédibles. Pareil pour certaines séquences émotions qui veulent à tout prix poignantes, mais en présentant des événements grotesques par leur exagération. Il y a ce vieux mourant, qu’on fait éclater des ballons en forme d’animaux… et il est tout émerveillé, confiant qu’il rêvait de faire un dernier safari. N’importe quoi.
Beaucoup de ces passages qui en font des tonnes sont ridicules et beaucoup trop cucul.
Et pourtant, il y a des dialogues bien écrits, et quelques belles scènes.
J’ai été très surpris de voir que le scénariste était Steve Oedekerk, qui a écrit… Ace Ventura et Le professeur Foldingue, … Ah oui…
Le réalisateur est un de ses collaborateurs, Tom Shadyac, qui n’a pas fait des films terribles non plus (hormis ceux cités ci-dessus, il y a Un amour de Frankenstein…).
La mise en scène est correcte, par contre un défaut que j’ai remarqué, c’est que Shadyac s’appuie beaucoup trop sur la BO pour indiquer l’émotion qu’une scène est censée véhiculer, ne faisant visiblement pas assez confiance au seul talent des acteurs. Beaucoup de scènes se retrouvent noyées sous la musique, qui démarre même parfois avant que l’interprétation n’ait fait le nécessaire pour faire rire ou émouvoir le public. Et cette musique trop présente rend les moments émotions encore plus niais.


Alors que, fidèle à lui-même, Robin Williams livre une interprétation superbe. Je me suis rendu compte avec ce film que le comédien est tout à fait conscient des effets de son jeu : il y a cette scène où il raconte ses problèmes d’une voix monocorde, et lorsque j’ai remarqué que je décrochais… j’ai vu que c’était le but, le héros se jouant alors du docteur censé le traiter mais qui ne l’écoute pas.
C’est vraiment fort.
Et évidemment, Williams a un sacré talent comique. Ce type est hilarant, même avec les gags les plus simples, avec une imitation débile ou une petite mimique. Il rend comiques, par son interprétation et son énergie, des blagues qui pourraient complètement tomber à plat. Et il sait se rendre touchant en même temps que drôle.
Bon… des fois il y a des gags que lui même ne peut pas sauver… et c’est gênant quand les reaction shots nous montrent des gens pliés en deux.


Patch Adams n’est pas un très bon film… mais c’est un divertissement correct, et c’est à voir pour les adeptes de Robin Williams.


Et pour en savoir plus sur le vrai Patch Adams :
http://www.chasingthefrog.com/reelfaces/patchadams.php


PS : Petit mindfuck, on voit dans un plan, en tant que figurant, Greg Sestero, l’un des acteurs principaux du nanar The room. J’ai halluciné.

Fry3000
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le 22 oct. 2016

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Wykydtron IV

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