Réalisateur de pitreries hollywodiennes telles «Ace Ventura», «Menteur, menteur» ou encore «Docteur Foldingue», Tom Shadyac s'attaque à un sujet grave et médical : planquez les malades.
Avec la grâce d'un phacochère dans un salon mondain du XVIIIe siècle, Tom Shadyac se prend des airs de biographe en portant à l'écran la vie de Hunter «Patch» Adams, médecin et clown qui révolutionna la médecine traditionnelle. Pour nous faire partager ce destin exemplaire, le réalisateur croit bon de tirer sur la corde sensible à chaque scène et confie le rôle-titre à un Robin Williams suintant de bons sentiments.
Donc, Hunter Adams (Robin Williams), dit aussi Patch, découvre sa vocation de médecin lors d'un bref séjour dans une institution psychiatrique, suite à un suicide manqué. Auprès de ses compagnons d'infortune, il se rend compte que son sens de l'humour peut guérir. Il s'inscrit dans une université de Virginie pour étudier l'art noble de la médecine. D'emblée il s'attire l'inimitié de son voisin de chambre (Philip Seymour Thomas) et du recteur de l'établissement. Le premier ne voit en lui qu'un petit comique et le second est farouchement décidé à le mettre au pas. Avec l'aide d'une infirmière, il parvient à se faufiler dans le pavillon des cancéreux. Là, il s'affuble d'un nez rouge et amuse les enfants malades. Ses visites deviennent de plus en plus fréquentes et de plus en plus dangereuses pour son intégrité. Il parvient à convertir deux de ses camarades dans le but de créer un institut de guérison par le rire.
Dès les premières images de ce «Docteur Patch», on sait exactement où l'on va mettre les pieds. On est face à un de ses films américains bien pensants et larmoyants à souhait qui font en général le bonheur des chaînes de télévision. Même si tout ce que l'on voit est vrai, il y a une manière de le dire sans tomber dans le pathos que Shadyac ignore outrageusement.
Et on se met à imaginer qu'un tel sujet aurait pu, entre les mains de Milos Forman par exemple, devenir un grand film.