La phase 3 du Marvel Cinematic Universe continue sa progression. Après le très bon Captain America : Civil War, qui voyait de nombreux super-héros se réunir et s’affronter, le studio revient à une formule plus classique : une « origin story ». On découvre alors Stephen Strange, un brillant neurochirurgien qui suite à un accident de voiture va perdre son habilitation à opérer. Désespéré, il va tout tenter pour retrouver l’usage complet de ses mains. Sa quête le mènera bien plus loin qu’il ne s’y attendait.
Dès la pré-production, ce film était prometteur. Et en effet, Dr. Strange est un très bon film. Certes, la construction en elle-même du scénario est assez convenue. De plus, comme tout produit Marvel, il est caractérisé par des touches d’humour fréquentes et un ton assez décontracté malgré les enjeux, ce qui peut nuire à l’appréciation globale. D’ailleurs, le méchant du récit, incarné par Mads Mikkelsen, ne représentera jamais une véritable menace pour notre héros. C’est un point qui a toujours posé problème dans les films du MCU, leurs bad-guys. Ils manquent bien souvent d’approfondissement et de puissance pour être des adversaires à la hauteur. C’est encore le cas ici, malgré un bon acteur pour l’interpréter. Ce manque d’approfondissement se retrouve aussi, dans une moindre mesure, avec les personnages de Rachel McAdams et de Chiwetel Ejiofor. Cela n’empêche pas ces acteurs, ainsi que Benedict Cumberbatch qui joue le docteur et Tilda Swinton qui incarne l’Ancien, d’être bons dans leurs rôles respectifs. Il faut reconnaître que c’est un beau casting.
Néanmoins, ces défauts inhérents au studio n’empêchent pas le film d’être un divertissement tout à fait plaisant. Car même si les touches d’humour régulières peuvent déranger d’une certaine manière, elles sont pourtant efficaces. Et bien que notre personnage principal ne semble jamais véritablement en danger, toutefois les scènes d’action fonctionnent. Elles sont même l’une des premières qualités du long-métrage. Elles impliquent beaucoup les décors qui entourent les protagonistes, ce qui les rend un peu spéciales, surtout portées par de si bons effets spéciaux. En tout cas, elles se différencient de ce qui a été fait dans les autres films du même genre, et un peu d’originalité dans ces produits calibrés ne fait pas de mal.
La couleur semble également être un élément qui a été travaillé dans ce film. Comparé aux autres volets de la saga tels que Thor : The Dark World ou Captain America : Winter Soldier, le film de Scott Derrickson est très coloré et visuellement c’est beau, notamment dans les séquences de « voyage » entre les univers. De ce fait, la 3D apporte vraiment quelque chose de bénéfique au visionnage, l’immersion est présente.
Avec ses scènes d’action renversantes et sa large palette de couleur, Dr Strange trouve facilement sa propre identité parmi les films de super-héros. La bande originale de Michael Giacchino aide à ça aussi, avec ses sonorités qui inspirent le mysticisme (utiliser du clavecin pour le thème principal, fallait y penser). Elle rappelle également parfois celle de Star Trek, du même compositeur.
Pour résumer, ce film Marvel a les défauts habituels des produits du studio. C’est légèrement agaçant mais il se rattrape largement lors des scènes d’action, avec les touches de couleur et de comédie, le talent de ses acteurs et sa sympathique bande originale. Même la 3D est utile pour une fois !