Très controversé outre-manche (et un peu par ici aussi, parce que notre exception culturelle française ressemble de plus en plus à un conformisme différé), l'épisode de Doctor Who cuvée Noël 2016 s'approprie intelligemment un sujet pourtant casse-figure et file en moins de temps qu'il n'en faut à son protagoniste pour changer de costume.
Vingt minutes de plus n'auraient pas été de trop pour prolonger le plaisir et régler les problèmes d'équilibrage du scénario, c'est sûr (la menace, une fois de plus, passe au second plan - mais sérieusement, elle intéresse encore quelqu'un ?). Il n'empêche qu'une fois de plus, Moffat démontre à quel point il domine ses concurrents dans son domaine de prédilection.
Entre pastiche, gimmicks et tics d'écriture, chaque réplique (jubilatoire) tombe à point nommé pour transformer ce script inoffensif en un de ces feux d'artifice auxquels nous ont habitué les récents épisodes de Noël.
Alors c'est sûr, ceux qui regardent la série comme une version UK de Stargate SG1 risquent de s'étrangler avec leurs corn-flakes, mais quel bonheur de voir la série revendiquer si ouvertement sa véritable identité, sans fard, à l'occasion d'un épisode de science-fiction déguisé en show de super-héros, dans la continuité d'un show de super-héros déguisé en série de science-fiction.
Avec, en prime et sous les projecteurs, le Son Goku de Dragon Ball Evolution, parfait pour ce rôle en poupée gigogne, parodie amusante de celui qui lui a coûté sa carrière (ou pas loin).
Brillant.