Il a été facile pour beaucoup de se dire "fan du studio Dreamworks" après la popularisation du Chat Potté 2 La dernière quête (que bons nombres sont allés voir pour la simple et bonne raison que le film fait parlé de lui, et le défendent sur ses ambitions visuels alors que ce sont les mêmes qui ont enterrés le projet sans même avoir prêté attention aux bandes annonces, sous prétexte que c'était une suite), d'autant plus avec le succès de Le Robot Sauvage qui a permis d'oublier l'échec de Ruby l'Ados Kraken (sans compter ceux qui n'ont même pas voulu prêter attention à la sortie du film car ne rentrant pas dans leurs visions fantasmés de ce que "doit" être un film Dreamworks actuel) et de ce dire qu'ils ont toujours aimé les long métrages d'animation Dreamworks (alors qu'ils auront soigneusement ignoré la sortie des Trolls 3, et qu'ils ignoreront la sortie des Bad Guys 2 car soit ils n'auront pas eu envi de voir le premier, soit n'auront pas entendu parlé). Alors que beaucoup ont critiqués les films du studios (comme Baby Boss, les Trolls 2 ou même Capitaine Superslip), sous prétexte qu'ils ne faisaient pas assez mature comparés aux long métrage de la maison Disney, il est étonnant de voir à quel point les films du studios pouvaient diviser et être difficilement évoqués lors des débats entre cinéphiles. En soit, le fait qu'ils aient probablement pas vu les films est une raison logique et pas surprenante, mais il est étonnant de voir comment les films du studios ne sont jamais réellement traités comme faisant parti d'un ensemble, mais plus comme des exceptions à une filmographie. Malgré qu'on puisse sensibiliser au fait que Dreamworks est un studio réunissant des artistes aux sensibilités et aux convictions pouvant être communes, il y a toujours une volonté de traiter les films cas par cas, comme si la filmographie Dreamworks était une honte à cacher. C'est pourquoi j'aime étudier les "petits" films des studios, car ce sont souvent eux qui regorgent le plus de l'identité du studio. C'est pour cela que j'ai un attachement particulier à certains films mal aimés du studio Pixar comme En Avant, Luca ou même Élémentaire car ce sont des films peu être plus modestes dans leurs ampleurs, plus pointu, mais généreux dans ce qu'ils ont à proposer. J'étais intrigué par Dog Man car, malgré une communication timide, une participation discrète au Festival de l'Alpes d'Huez, et des spectateurs venu de Grand Line pour nous partager leurs avis mitigés quant à leurs visionnages du film avant les premières projections publiques françaises, j'avais espoir en un film qui puisse rétablir un équilibre dans les débats, kit à ce que celui-ci se fasse descendre injustement.
Ce qui fascine, lorsque l'on regarde le film, c'est comment il arrive à toujours nous surprendre, kit à nous déstabiliser. Le film affirme une volonté de proposer quelque chose d'expérimental et pas toujours dans les clous de ce que propose Dreamworks habituellement. L'un des exemples les plus parlant de cette démarche reste la scène d'ouverture où l'on accumule les gags à répétition jouant sur des codes et des structures qu'on s'attendrait à voir traditionnellement dans un film Dreamworks. On tombe presque dans des idées de gags et de mise en scène qu'on peut retrouver dans le travail de Phil Lord et Christopher Miller (Lego Batman, Spider-man into the spider-verse, Mitchells vs the machines) ou même des ZAZ (Les frères Zucker et Jim Abrahams) quand une caisse de "Bees" (abeilles en anglais) se révèle être une caisse remplit de lettre "B", ou même lors d'une citation direct de la scène d'interview dans Hamburger Film Sandwich. Cette volonté de ne pas rentrer dans les clous va jusque dans son scénario et sa construction où l'origine story de Dog Man, qu'on s'attendrait à voir plus étendu (voire plus explicative dans le mauvais côté) dans une lecture trop évidente de l'association du corps humain (profondément ancré dans l'institution) fusionnant avec la tête d'un animal (pouvant symboliser l'anarchie et l'absence de codes humain)... va très vite être expédiée en 5 minutes de film. Tout l'enjeu du film est de proposer autre chose, et il serait se mentir que le film n'arrive pas à cette tache. On a cette idée que tout l'univers est comme un terrain de jeu, avec notamment des plans en intérieurs très géométriques avec des personnages regardant l'horizon qu'on dirait tout droit sorti d'un Grand Budapest Hôtel ou d'un Asteroid City, où chacun des personnages sont comme des jouets dans une maison de poupée. Toute la direction artistique vient renforcer cela avec des maisons qu'on aurait colorisé au feutre directement sur des feuilles, ou même les personnages qu'on dirait fait de laine. Malgré tout, le film reste une pure création Dreamworks, et l'arrête pas à se référer à ce que le studio a déjà réalisé dans le passé. Pourtant, le film ne va pas chercher à rappeler la vitrine actuelle, mais à puiser dans les moments les plus intimes et oubliés du studio, avec la caisse de Bee rappelant Bee Movie, le design des personnages humain rappelant Capitaine Superslip, le climax qui peut rappeler Les Bad Guys, ou même une scène de combat qui rappellera Shrek premier du nom, mais pas le moments le plus mémorable. Si Dog Man est un film Dreamworks, il fait parti du noyau dure des créations du studio qui n'hésiteront pas à évoquer les thématiques chère au studio, mais de manière beaucoup plus détourné. L'une des idées les plus brillante reste le sous-fifre de Monpetit qui, de par sa naissance et sa création, vient ramener de la nuance et de l'ambivalence, qu'on pouvait déjà avoir à travers le personnage de Boucle d'or dans Chat Potté 2, le tout de manière assez subtile et maligne
Maintenant, le plus gros soucis du film reste son manque d'objectif clair. Plus que des expérimentations, on a surtout l'impression d'un film qui se cherche, qui se perd, et qui ne sait pas où il va. Entre l'intrigue visant à arrêter Monpetit, l'intrigue autour de Monpetit qui cherche un nouveau partenaire, Dog Man qui n'arrive pas à s'intégrer, les problèmes familiaux de Monpetit (avec le grand retour de Patrick Préjean où il a pleinement la possibilité d'expérimenter et où on le redécouvre dans un rôle tranchant avec les personnages des Looney Tunes), la maire (ou l'adjointe à la maire, j'ai un doute) qui vient ramener son grain de sel pour un dilemme qu'on n'aura pas vraiment le temps de traiter... le film s'éparpille entre mille et une histoire qui paraissent presque plus des prétextes qu'une réel volonté de parler au spectateur. De cela, on peut très vite se sentir en dehors et à trouver le temps long pour pas grand chose. Le film en vient presque à devoir se justifier de continuer (à l'image de l'arrivé d'un antagoniste littéralement sorti d'un tiroir), tant il a du mal à se suffire à lui-même sans le cadre traditionnel que le film tente de briser tout du long. A l'image des films de Phil Lord et Christopher Miller comme Lego Movie, on sent un film qui se moque de codes et de structures qui font parti intégrante de sa construction et qui, dans le cas de Dog Man, est amené à prendre le pas sur l'expérimentation. Dans sa deuxième partie, le film s’essouffle et devient très conventionnel, voire même trop, à un point où la radicalité du début parait presque lointaine et "mensongère" tant on cherche à conclure sur une note conventionnelle. Pourtant, il y a eu un moment où j'ai cru à un retournement de situation inattendu. Lors de la scène sous les étoiles (de loin la plus belle scène du film), et même tout le cheminement avant cette scène, j'ai cru à une conclusion qui puisse réellement sortir des clous, mais c'est sans compter la suite qui pour moi résume l'ensemble des problèmes du film.
Dog Man est un film généreux, qui donne à voir beaucoup, voire trop même parfois. A force de se perdre dans tout ce qu'il offre, le film se repose sur des mécaniques que le film critique, et n'arrive jamais aller au bout de son cheminement. On n'est pas sur un bon film Dreamworks, mais il y a cette générosité et cette envi d'expérimentation qui plait et qui aurait surement dû d'avantage être le centre même du film. Je pensais voir Les Bad Guys : Petits mensonges et alibis en ouverture de séance, et "heureusement" le court métrage n'a pas été diffusé, car je pense que la note aurait été beaucoup plus sévère car montrant en évidence le manque de contenu.
10,5/20
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