Un ennui mortel
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le 18 janv. 2022
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DreamWorks Animation porte à l’écran les aventures du personnage de Dav Pilkey, issu d’une série de livres illustrés parmi les meilleures ventes du New York Times. Lorsqu'un policier et son chien subissent un grave accident en mission, une opération chirurgicale improbable les fusionne en un seul être : Dog Man, un justicier canin à la fois courageux et farfelu. Ce postulat loufoque donne lieu à une comédie d'action effrénée qui cible un public jeune, dans la lignée de Capitaine Superslip, autre adaptation d'un ouvrage de Pilkey.
L’esprit du matériau d'origine est fidèlement retranscrit, avec une mise en scène qui capitalise sur l’absurde et un humour burlesque parfaitement calibré pour les enfants. Le rythme survolte l’ensemble, ne laissant aucun répit à la rétine, multipliant les gags visuels et les situations improbables. L’intégration des onomatopées à l’écran est un bel hommage au style graphique des bandes dessinées, tandis que l’animation, fluide et réactive, regorge de détails.
Malgré cette énergie débordante, le film souffre d’un manque cruel de profondeur. L’intrigue se résume à un enchaînement de gags, dépourvu de poésie, d'enjeux réels, ou de tension dramatique. L’émotion, quasi absente pendant toute la durée, n'émerge que tardivement, laissant l'impression d'une tentative maladroite de donner du sens à un récit qui n'en a pas. Les personnages, aussi expressifs soient-ils, se limitent à des archétypes vidés de toute subtilité, et leur évolution est déconcertante de prévisibilité. L’action, quant à elle, ne propose rien de nouveau, recyclant des situations vues et revues dans d'autres œuvres similaires sans apporter la moindre inventivité. Aucune scène ne se distingue particulièrement, et la musique générique ne parvient jamais à rehausser le propos.
Si le film remplit son objectif de divertir les plus jeunes avec un rythme effréné et un humour omniprésent, il ne propose aucune seconde lecture ni la moindre subtilité capable de capter l’attention des adultes. Pour les parents contraints d’accompagner leurs enfants, l’expérience risque d’être particulièrement pénible. D’autres films savent concilier humour enfantin et profondeur narrative, offrant ainsi un vrai plaisir partagé. Ici, ce n’est pas le cas.
Pire encore, Dog Man s’inscrit dans une tendance préoccupante de l’animation familiale, que l’on croyait globalement réservée aux séries télévisées bas de gamme: celle de productions qui saturent l’attention des enfants en les noyant sous un flot ininterrompu d’images et de gags. Ici, tout va trop vite, sans aucun répit, comme si l’objectif principal était d’empêcher le moindre instant de réflexion. Il n’y a ni véritable intention pédagogique, ni le soin d’une narration qui saurait équilibrer excitation et respiration.
Après le magnifique Robot Sauvage, cette comédie usée ne peut que décevoir. Si le film ne bénéficiait pas du savoir-faire technique des artistes chevronnés de DreamWorks Animation, notamment dans son rendu visuel, nous lui aurions sans aucun doute attribué la note minimale.
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