Le Loup-garou. Sans doute le monstre le plus populaire dans l’imaginaire en compétition avec son ami Vampire. Une créature élevée au rang de mythe. Le cinéma est sans doute la meilleure manière, avec la littérature, de faire vivre ces mythes. Ou au moins d’essayer. Car parfois l’histoire ressemble un peu à un perpétuel rendez vous manqué. Combien de chefs d’œuvres cinématographiques traitent de la lycanthropie ? Pas un. Ou trop peu. Ca dépend du point de vue et ça ne change de toute façon pas grand-chose. Quoi qu’il en soit, dans l’abime actuel des films consacrés à la bête, Dog Soldiers s’impose quasiment comme une référence. Hurlements, Wolfman, Le loup garou de Londres, de Paris, de Strasbourg… On passe du pathétique au moyen sans jamais effleurer l’excellence. Pour être rassasié, mieux vaut se tourner vers La compagnie des loups, Underworld ou Ginger Snaps. Ou Dog Soldiers donc.
Une escouade de soldats envoyés en mission d’entrainement dans une forêt perdue. Une meute de loups garous hargneux. Une maison isolée. Pleine lune. Accrochez vous ça va faire mal. Voilà un résumé global du film. On ne peut pas dire que ça soit une ode à l’originalité. Alors pourquoi ce résultat grandiose ?
Les loups garous d’abord. Nom de Dieu quelle claque. Tellement parfaits. Il aura fallu attendre Dog Soldiers pour qu’un réalisateur comprenne qu’un loup garou n’a pas la musculature d’un grizzly, qu’il se tient debout et pas à quatre pattes et qu’il a un museau allongé et pas une espèce de groin minable. Et puis on peut trouver les exemples qu’on veut, c’est pas demain qu’une image de synthèse remplacera un bon vieux costume. Bouffe ça Van Helsing. Vous l’aurez compris, sans doute la représentation la plus réussie du monstre au cinéma à ce jour.
Ensuite, les soldats britanniques. Tarés, patriotes, bourrins, avec l’humour qui va avec. Du grand art. Assez cons pour se faire tuer par un arbre, assez fous pour se refermer le ventre à la super glue, assez classes pour ne pas organiser un gang bang avec leur hôte et assez énervés pour boxer leurs adversaires une fois les chargeurs vidés. Certes ils mourront tous (ou presque), mais ils se seront bien fendus la gueule. Et nous avec.
Mais qu’on ne s’y trompe pas, Dog Soldiers n’est pas un film comique. Loin s’en faut. Vous aurez votre dose de tension, d’horreur, de violence et de désespoir. Le second degré présent n’est qu’une soupape qui évite l’asphyxie sur la fin. Et jamais le film ne se heurte aux écueils dressés sur sa route. Pas de moralisme, pas de pathos, pas de retournements de situations à la con… Du lourd on vous dit. Et pour ne rien gâcher, le générique s’offre un clin d’œil assez génial.
S’il fallait faire l’effort de trouver un défaut au film, on notera l’absence de transformations spectaculaires. Bien trop peu pour gâcher la plaisir sauvage de cette merveille. C’est fou ça donnerait presque envie de se faire mordre.