Pour son premier long-métrage, le monteur anglais Neil Marshall s'attaque au film de loups-garous, genre horrifique pas tellement original mais ici brillamment mené. Mettant en scène une poignée de soldats britanniques parcourant les bois éloignés pour une simple mission d'entraînement de routine, Marshall va rapidement les confronter à une horde de lycanthropes voraces et vifs comme l'éclair, obligeant la troupe à se réfugier dans une maisonnette isolée tenue par une mystérieuse zoologiste qui a l'air d'en savoir un peu trop sur ces créatures sanguinaires...
Empruntant autant à Evil Dead qu'à Zoulou pour la maison assiégée (qui plus est ici par des soldats, renvoyant directement au film de Cy Endfield, appuyé par la tirade directe d'un soldat), Dog Soldiers réussit pourtant à déjouer le plagiat en proposant un survival plutôt décomplexé où quelques pointes d'humour noir font leur apparition de temps à autre. Irrémédiablement bourrin et sans concession, le long-métrage joue la carte de l'assaut gore et brutal où nos soldats pourtant bien entraînés ne pourront pas vraiment échapper aux griffes de ces immenses monstres poilus. Les créatures sont d'ailleurs bien confectionnées, Marshall préférant de véritables costumes, maquillages et animatroniques plutôt que de délivrer des monstres numériques hideux (le faible budget du film nous aurait servi un second Loup-garou de Paris).
Servi par un casting honorable principalement composé du charismatique Sean Pertwee, de Kevin McKidd et d'une ribambelle de jeunes acteurs convaincants, le film conserve un rythme haletant où les rares moments de répits sont contrebalancés par des punchlines cinglantes et autres suspicions dynamisant l'intrigue pourtant sobre. De plus, éviscérations, décapitations et autres déchiquetages éclaboussants nous font jubiler, le réalisateur britannique ne lésinant pas sur l'hémoglobine pour son premier film, faisant clairement de Dog Soldiers un film d'horreur pas forcément inédit mais toutefois cent pour cent efficace.