Une bonne série B, une vraie, ça ne court pas vraiment les rues. Un film d’action horreur tourné vers le divertissement en étant correctement exécuté, c’est un gage d’honnête artisan, et des films qu’on prend souvent plaisir à redécouvrir. Dog Soldiers est de ceux là, nous offrant un pitch minimaliste mais tourné vers un suspense solide, devenant par là même un des détournements de Predator les mieux réussis des années 2000. Un coup de semonce pour Neil Marshall qui nous offrira pas la suite le définitif The Descent.


Il n’en faut pas plus pour que les cinéphiles répondent à l’appel, et que nos sens s’affolent devant un pitch aussi prometteur. On sent clairement l’esprit Predator derrière cette volonté de confronter un groupe de soldat à une menace surnaturelle, les possibilités en matière d’action étant larges. Et forcé nous sommes de constater que Neil Marshall ne tergiverse pas avec ses bidasses, en nous offrant rapidement son quotas d’hommes à poils. En 20 minutes, la menace est imminente, et quand on voit de quels dégâts sont capables les loups garous (vous éventrant d’un coup de griffe), on n’a plus envie de rigoler. Aussi meurtriers que nos chasseurs extra-terrestres. Le film a l’intelligence de renouveler constamment les enjeux de l’intrigue (toujours, de nouveaux objectifs sont avancés pour garantir la survie des personnages ou pour donner l’alerte) et de jouer sur de l’action testostéronée lors des confrontations avec les animaux, quitte à envoyer un peu trop la purée (le mitraillage est sommaire pendant la première heure). D’un survival en pleine campagne, on passe bientôt à un huis clos dans un cottage. Les créatures sont en tout cas solidement traitées, leur instinct de meute étant largement mis en valeur et leur ténacité largement à la hauteur de la légende populaire. Le seul défaut les concernant reste le montage qui leur est réservé, chacune de leurs apparitions étant surdécoupée au point de manquer parfois de lisibilité. Dommage, mais les créatures apparaîtront suffisamment pour combler cette faute de goût. Autre bon point, le film n’efface pas les hommes derrière l’uniforme. Chacun sera ainsi amené à trouver en lui des ressources pour faire face aux bêtes, et jamais le patriotisme n’interviendra dans leur situation. D’ailleurs, une intrigue secondaire tentera de nous amener sur le terrain des armes expérimentales, un secteur de recherche de l’armée plutôt flou. Pas hyper utile, mais bon, on comble un peu comme ça. Un poil moins cliché que Predator dans le traitement de ses hommes (ici, point de trompettes patriotiques lors d’un recueillement sur une carcasse), Dog Soldiers se révèle être soucieux du rythme de son spectacle, et qui rend la lutte de plus en plus rude pour les humains (qui semblent avoir constamment le dessous, ne parvenant au mieux qu’à contenir les assauts sans pouvoir tenter de percées). Les dernières minutes du film vont à ce titre assez loin, nos militaires tentant d’échapper à la menace en fuyant à travers les murs de leur refuge. On ne spoilera pas plus le déroulement du film, mais si son montage reste son plus grand défaut (les scènes d’actions sont dures à lire), son sens du suspense et son envie de délivrer un spectacle aussi frontal que jouissif en font un vrai petit bonheur, une confrontation réussie apte à laisser un bon souvenir, et qui augurait du meilleur pour la carrière de Marshall.

Voracinéphile
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le 4 déc. 2015

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