Dogman frappe fort nom d'un chien !

D'une mécanique implacable, Dogman fait partie du haut du panier de la Compétition du Festival de Cannes 2018, l'un des films que l'on attend à retrouver au palmarès du Jury présidé par Cate Blanchett. [Edit : le film a reçu le Prix d'Interprétation masculin pour Marcello Fonte]
Après l'exubérante parenthèse de Tale of Tales, Matteo Garonne, grand habitué de la Croisette, revient au style qu'on lui connaît (et qui lui réussit mieux), celui de Gomorra et Reality, double Prix du Jury au festival.
Dogman est l'histoire du chétif Marcello, toiletteur pour chiens de son état, et petit dealer du coin de la rue, dans une banlieue napolitaine morte et vide, aux accents de grand amphithéâtre romain. Ce petit homme fragile, amoureux canin, est violenté par le caïd du quartier, Simon, grosse baraque sans cervelle. Marcello, âme généreuse, ne sait pas lui dire non.
Entre peur de l'armoire à glace et code de l'honneur à l'italienne, la spirale infernale pousse Marcello vers le point de non-retour, dans une trajectoire implacable, une tragédie grecque moderne.
Si le déroulé de l'histoire est assez prévisible, la puissance de la mise en scène visse le spectateur à son fauteuil. La scène d'ouverture notamment, le toilettage d'un chien enragé, est un moment fort de cinéma, conquiert d'emblée le public et annonce une sourde violence qui sous-tend tout le film.
Dogman semble écrit pour son acteur, Marcello Fonte (qui porte d'ailleurs le nom de son personnage), qui fait là un début fracassant au cinéma. Une "gueule" que l'on attend à retrouver dans le futur de la production italienne.
Un film qui frappe fort, très sérieux candidat à la Palme !

Créée

le 18 mai 2018

Critique lue 1.7K fois

17 j'aime

5 commentaires

D. Styx

Écrit par

Critique lue 1.7K fois

17
5

D'autres avis sur Dogman

Dogman
guyness
8

Echec et meute

L'être humain est, avant toute autre chose, un animal social. Mais comme il aime plus que tout se raconter de réconfortants mensonges, il fait tout ce qui est son pouvoir pour l'oublier, et feint de...

le 22 nov. 2018

54 j'aime

10

Dogman
Okilebo
8

Quelle vie de chien !

On ne peut pas le nier, depuis quelques années et malgré de nombreux prix et nominations, le cinéma italien se fait discret. Pourtant, je pense que le talent est toujours bien présent mais celui-ci...

le 8 janv. 2019

37 j'aime

38

Dogman
pphf
7

Chemin de croix

Un prologue en trompe-l’œil. Avec en gros plan, puis en très gros plan, la tête énorme et blanche d’un molosse, la gueule ouverte, des crocs terrifiants – et la peur qui va glacer le spectateur,...

Par

le 1 août 2018

36 j'aime

17

Du même critique

Babylon
D-Styx
10

Exubérant !

Décidément, Damien Chazelle transforme en or tout ce qu’il touche, tout ce qu’il entreprend !A 37 ans, le réalisateur franco-américain aligne déjà les succès et se positionne comme un prétendant...

le 11 janv. 2023

43 j'aime

7

Road House
D-Styx
7

Jake l'éventreur

Je suis surpris de lire autant d’avis aussi négatifs sur Road House. Certes, clamer au chef d’œuvre serait légèrement disproportionné, mais j’avoue que je n’ai pas passé un moment déplaisant en...

le 25 mars 2024

40 j'aime

6

Bob Marley: One Love
D-Styx
8

One Love, One Heart, One Destiny !

Les biopics musicaux ont bien souvent un point commun : celui d’être décriés à leur sortie, car jamais assez proche de la réalité, de la vie de l’artiste, de l’image que l’on s’en fait. Mais en...

le 12 févr. 2024

38 j'aime

6