Je suis surpris de lire autant d’avis aussi négatifs sur Road House. Certes, clamer au chef d’œuvre serait légèrement disproportionné, mais j’avoue que je n’ai pas passé un moment déplaisant en compagnie du film.
Alors oui, il s’agit bien d’une bourrinerie décérébrée, on est loin d’un Zodiac ou d’un Night Call (deux films géniaux dans lesquels Jake Gyllenhall tient également la tête d’affiche), mais j’ai trouvé que le film tenait tout à fait sa promesse d’action et de fun. On se rapproche pour moi plutôt d’un pop corn movie original à la Bullet train, que d’une bouse insondable à la All Inclusive.
Il faut dire que le réalisateur Doug Liman n’est pas à son coup d’essai, et s’est fait une petite place au sein des auteurs de films hollywoodiens musclés. On lui doit notamment La mémoire dans la peau, premier volet de la trilogie iconique Jason Bourne, mais aussi Mr & Mrs Smith, ou encore l’excellent film de boucle temporelle Edge of Tomorrow. Alors certes, il a également fait quelques incursions du côté des plantations de navets, avec son film de confinement Locked Down pour HBO Max par exemple ; mais que voulez-vous, personne n’est parfait. A noter notamment qu’il sera aux commandes du prochain Tom Cruise, Luna Park, un projet complètement fou entièrement tourné dans l’espace.
Vous l’aurez compris, ce n’est pas Road House qui vous donnera des nœuds au cerveau. Pourtant, on prend un malin plaisir à retrouver Jake Gyllenhaal, alias Dalton, en champion de MMA déchu qui accepte un boulot de videur sur la côte californienne. Son rôle : faire le ménage dans un bar de plus en plus mal fréquenté. Le nouveau job de Dalton ne va pas plaire à tout le monde et va déranger les petites combines de mafieux locaux.
Les scènes d’action sont visuellement assez dingues. L’équipe du film a en effet travaillé sur une toute nouvelle manière de chorégraphier et filmer les cascades et les combats, pour un résultat je dois dire assez réaliste.
Gyllenhaal doit notamment faire face à la superstar Conor McGregor, ancien champion irlandais de MMA. C’est l’une des figures les plus célèbres de ce sport controversé, surnommé "The Notorious". Dans Road House, McGregor interprète l’un des hommes de main de la mafia, une brute particulièrement épaisse non sans rappeler Requin, l’un des célèbres méchants de James Bond.
Le casting est complété par la belle Daniela Melchior, que l’on a pu voir dans d’autres blockbusters américains (The Suicide Squad, Les gardiens de la galaxie 3, Fast X) et qui campe ici une jeune infirmière qui s’amourache inévitablement de notre badass Jake.
Fort heureusement, le film n’oublie pas d’être drôle. Dès la séquence d’ouverture – un combat de boxe clandestin dans un hangar miteux – et l’entrée en scène de Dalton, le ton comique est donné. On se cale confortablement dans son canapé, on sait qu’on va passer un bon moment.
Pour être tout à fait honnête, je n’ai pas vu Road House premier-du-nom. Mis à part vous dire que ce cru 2024 est le remake d’un film de 1989 plutôt culte signé Rowdy Herrington avec Patrick Swayze dans le rôle-titre, je serai donc bien incapable de faire la comparaison et d’analyser les similarités et différences entre les deux versions. En revanche, comme c’est quasiment toujours le cas, je sais que le film d’origine serait plus terre-à-terre, plus « premier degré ». Un film d’action des années 80 en somme.
Reste que Road House 2024 est un très bon divertissement, un film d'action sympathique non dénué d'humour, un haut du panier (le film se classe n°1 des visionnages Amazon Prime en France depuis sa sortie) quand on voit le niveau moyen de ce dont les plateformes ont l’habitude de nous abreuver quotidiennement.