Si l'on pouvait ressentir une certaine rupture, autant temporelle que de ton, entre Les quatre-cent coups (ainsi qu'Antoine et Colette) et Baisers volés, Domicile conjugal s'inscrit dans la continuité directe de son prédécesseur, en reprenant les protagonistes à peu près là où on les avait laissés.
Cette manière de suivre les pérégrinations amoureuses et professionnelles de notre cher Antoine Doinel est toujours aussi tendre, et peut-être encore plus drôle, Truffaut y égrainant une certaine loufoquerie très plaisante, autant que des running gag ainsi que des clins d’œils à certains de ses confrères et/ou amis.
Ainsi les sujets pourtant pas tous roses abordés le sont sans jamais tomber dans le drame, avec une légèreté n'étant pourtant pas non plus tout à fait dans le registre de la comédie, étant une irrécupérable tête brûlée, le personnage va de bonheurs immenses en désillusions, parfois presque dans le même mouvement.
De la même manière que la demande en mariage dans Baisers volés, le moment où l'on comprend que Christine est enceinte est une petite facétie narrative, d'autant plus délicieuse qu'elle joue sur la maladresse outrée d'un Doinel qui ne comprend pas, alors que le spectateur imagine déjà à quel point cette information va le bouleverser.
Si il n'est peut-être pas le meilleur de la série, Domicile conjugal contient un certains nombre de scènes vraiment truculentes ou touchantes qui, si elles forment un tout parfois un poil bancal, restent de petites pépites auxquelles j'ai personnellement à tendance à repenser souvent, un petit sourire au lèvres.