Rien que pour le regard courroucé de Claude Jade grimée en japonaise

Si l'on pouvait ressentir une certaine rupture, autant temporelle que de ton, entre Les quatre-cent coups (ainsi qu'Antoine et Colette) et Baisers volés, Domicile conjugal s'inscrit dans la continuité directe de son prédécesseur, en reprenant les protagonistes à peu près là où on les avait laissés.


Cette manière de suivre les pérégrinations amoureuses et professionnelles de notre cher Antoine Doinel est toujours aussi tendre, et peut-être encore plus drôle, Truffaut y égrainant une certaine loufoquerie très plaisante, autant que des running gag ainsi que des clins d’œils à certains de ses confrères et/ou amis.


Ainsi les sujets pourtant pas tous roses abordés le sont sans jamais tomber dans le drame, avec une légèreté n'étant pourtant pas non plus tout à fait dans le registre de la comédie, étant une irrécupérable tête brûlée, le personnage va de bonheurs immenses en désillusions, parfois presque dans le même mouvement.


De la même manière que la demande en mariage dans Baisers volés, le moment où l'on comprend que Christine est enceinte est une petite facétie narrative, d'autant plus délicieuse qu'elle joue sur la maladresse outrée d'un Doinel qui ne comprend pas, alors que le spectateur imagine déjà à quel point cette information va le bouleverser.


Si il n'est peut-être pas le meilleur de la série, Domicile conjugal contient un certains nombre de scènes vraiment truculentes ou touchantes qui, si elles forment un tout parfois un poil bancal, restent de petites pépites auxquelles j'ai personnellement à tendance à repenser souvent, un petit sourire au lèvres.

ZayeBandini

Écrit par

Critique lue 14 fois

1

D'autres avis sur Domicile conjugal

Domicile conjugal
Truman-
8

Critique de Domicile conjugal par Truman-

Domicile Conjugal est la suite de Baisers Volés ( qui était lui même la suite des 400 coups ), ici Antoine s'est marié avec Christine et ils attendent un enfant . François Truffaut filme une fois de...

le 18 févr. 2014

17 j'aime

2

Domicile conjugal
Docteur_Jivago
8

Âge tendre et gueule de bois

Le temps passe pour Antoine Doinel, maintenant adulte et même marié ! Quatrième escapade pour François Truffaut avec ce personnage, il continue de mettre en scène les différentes étapes de la vie, et...

le 15 sept. 2022

13 j'aime

11

Domicile conjugal
Moizi
6

« On dirait une patisserie »

Quatrième aventure d'Antoine Doinel, toujours réalisée par Truffaut, cette fois on ne suit plus les amours débutants, mais les orages de la vie de couple. Alors je dois avouer que je me suis moins...

le 25 nov. 2017

9 j'aime

Du même critique

Les Enfants de la mer
ZayeBandini
8

4°C jusqu'à l'infini

Encore un film d'animation qui ne va pas être distribué avec les bons arguments, lors de l'avant-première en guise de dossier de presse on nous donne le genre de brochures pour les enfants de...

le 7 juil. 2019

20 j'aime

Pierrot le Fou
ZayeBandini
10

Admettons donc.

Aujourd'hui Jean-Paul Belmondo est mort, et avec toute la tristesse que cette annonce m'a procuré, j'ai ressenti le besoin de revoir ce film. Pourquoi celui-ci je ne sais pas, peut-être parce que...

le 7 sept. 2021

9 j'aime

2

Le Détroit de la faim
ZayeBandini
9

À la croisée des films noirs de Kurosawa et des grands polars de Nomura, c'est dire...

Un immense oubli dans les classiques connus et reconnus du cinéma japonais, dans la droite lignée du Entre le ciel et l'enfer de Kurosawa, et augurant en un sens les immenses adaptations de Matsumoto...

le 3 août 2021

7 j'aime