Le troisième film des aventures d'Antoine Doinel (Jean-pierre Léaud) débute de la même manière que Vivement dimanche, quelques années plus tard : sur la moitié inférieur d’une femme. Les jambes de Christine (Claude Jade) affirment dès la première scène que le centre d'attention se déplace d'Antoine vers celle qui partage maintenant sa vie. L'histoire, sous forme de scénettes, bien qu'anecdotique (un homme et une femme emménagent ensemble, puis vient le temps de la trahison et enfin du pardon), nous laisse sur un terrain familier qui nous permet de profiter au maximum des images, qui, selon moi, constituent l'intérêt principal de ce film. L’obsession pour le plan parfait perdure tout au long du film. De belles trouvailles surgissent régulièrement, captivant l'œil de la plus belle des manières. La construction de l'histoire est également de grande qualité. Le bruit, la méfiance, puis la gloire éphémère suite aux débuts de la téléréalité, la vie de quartier, le début d'une liberté sexuelle et sociale pour les femmes rapidement rattrapé par le conservatisme et le sexisme ambiant, tout cela respire la vie parisienne des années 60 et 70. Et cela est magnifiquement représenté. Dans le dernier quart du film, celui-ci prend une nouvelle tournure, tant dans sa présentation (l'utilisation de cartons) que dans son ton, plus humoristique mais moins abouti. Le rythme s'enlise légèrement, les trouvailles cinématographiques se font moins nombreuses et l'ennui me gagne légèrement. Jusqu'à la fin, qui, bien qu'elle ne soit pas mémorable ni originale, est d'une belle justesse.
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