Petit film ne devant sa sortie qu'au pic tapageur suscité par 50 nuances de Grey (on voit déjà l'énorme erreur de jugement qui a motivé l'édition de ce TV film...), Domination est un petit film initiatique qui vire au plaidoyer pour la défense du sadomasochisme. Programme court et concis, il a une principale qualité : l'authenticité. Il dépeint le milieu SM tel qu'il est, sans exagération ni fantasmagorie (on n'est pas dans Les Nuits Rouges...). Avec ses codes, ses pratiques, et les différents types de personnalités qui y évoluent. Nos personnages sont totalement quelconques, entre le juriste dépassé mais soucieux de soulager son épouse en s'adaptant à ses envies, et surtout l'épouse elle même. Elle est un point faible dans la mise en place de l'intrigue, car jamais sa psychologie ne permet de déceler une tendance (elle reste repliée sur elle même en mode dépressif avant de commencer à s'encanailler). Dès lors que le sujet est posé, elle devient plus crédible, et c'est finalement une assurance qu'elle prend avec le fil de l'histoire qui la transforme en protagoniste attachant.
La polémique vient surtout de la seconde moitié du film, qui voit le mari condamné pour mauvais traitements sur sa femme, bien qu'elle clame avoir toujours été consentante. Le film se lance alors dans le combat de la liberté personnelle contre le jugement moral d'un procureur visiblement peu enclin à étudier des rapports de psychiâtres dans ce nouveau type d'affaire. On ne va pas chercher midi à 14 heures, le film prône la liberté de la vie privée, point barre. Il n'y a pas vraiment de polémique ici, c'est du bon sens, mais si on peut faire papoter un peu les gens devant leur télé, pourquoi se priver ? Domination n'a finalement pas beaucoup de relief, ce qui le rend tout juste passable. Mais lui au moins a l'honnêteté de s'être renseigné sur son sujet avant d'être lancé.