M'man, c'est décidé : je veux devenir chasseuse de prime quand je s'rai grande!

Tony Scott, j'ai du mal. Beaucoup de mal. Souvent il abuse de ses effets de style qu'il a appris en faisant de la pub et moi ça m'use. J'avais déjà vu le film à sa sortie et j'avais souvenir que le montage était épileptique. Je m'attendais donc à vomir des hémorroïdes.

Tout d'abord, il est important de signaler que le scénario n'est pas si mauvais que ça. Il est même plutôt bien construit. Bon il y a des éléments prévisibles ou des punchlines dénuées de toute subtilité, mais bon en même temps c'était pas du shakespeare non plus. Donc ça passe. Il n'y a pas non plus une fausse complexité comme dans Déjà Vu qui veut nous faire croire que tout ce qui se passe demande beaucoup de concentration pour comprendre. Enfin, le discours sur l'image est plutôt pertinent, voire amusant quand il utilise la série Beverly Hills 90210 comme argument.

Quant à la forme, pour y revenir, je dois dire que, même si je ne suis toujours pas fan de ce procédé (j'aime quand c'est filmé posément), il s'avère adéquat par rapport à l'histoire. En triturant ainsi l'image, Scott rappelle (in)volontairement(?) les efforts de notre société à se cacher sous des couches afin de se remodeler un nouveau visage, afin de se sentir acceptable à autrui. Une interprétation exagérée? Peut être. A vrai dire je ne l'avais à la base pas vu ainsi, c'est en parcourant quelques critiques que je suis tombé sur cette hypothèse qui m'a plutôt convaincu.

S'il faut éviter ce genre d'interprétation subjective, alors je dirai simplement qu'au delà de son montage expérimental, Tony arrive toujours à placer sa caméra là où il faut. La photographie est toujours juste et d'une esthétique léchée et irréprochable, avec un véritable sens de la lumière. En gros on a droit à quelque chose de beau qui est trituré à l'extrême.

Bref, un film étonnamment brillant dans son discours et dans sa technique, les deux étant liés. Je ne mets tout de même pas plus dans ma note puisque je cherche davantage d'émotion dans un film, sensation difficile à ressentir ici à cause de ce jeu de montage parfois trop prenant. Un film de Tony Scott donc qui peut se savourer, ce qui ne m'était plus arrivé depuis longtemps!
Fatpooper
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le 16 mai 2012

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