Sexe, mensonges et vidéos pornos
ATTENTION SPOILERS
Parmi les bandes-annonces qui savent gâcher les effets d'un film, celle de Don Jon était vraiment à éviter. Condensé du film qui dévoile toute la forme du récit et une grande partie de son contenu. Ainsi aucun suspens dans la 1ere heure et surtout des blagues qui sans surprise perdent de leur effet. Seul révélation dans la 1ere partie du film, Tony Danza. Numéro de clown plutôt amusant.
Le début du film part sur des bases de comédie-romantique dans le texte avec un montage qui apporte beaucoup de dynamisme. Dans son ensemble la réalisation n'est pas mauvaise. La routine à laquelle tient Jon Junior est un bon appui de mise en scène et la photographie plutôt maline. L'image met en lumière ce que Gordon-Levitt veut nous montrer et parfois c'est même assez joli.
Avant de prendre un virage astucieux, la route de la romance finie tout de même par être longue. Mais heureusement le jeune réalisateur est un excellent menteur et pas si mauvais scénariste pour ses débuts. Le récit se construit progressivement pour travailler jusqu'au bout son discours. Un anti-conte de fée pleinement assumé.
La princesse, en la personne de Scarlett Johansson, est surfaite et ce jusqu'au prénom. Barbara est insupportable dans ses manières et ses principes. Une femme des ménage, du rose partout, de la passion pour les films d'amour, tant d'indices démontrant qu'il s'agit plus d'une quête du prince charmant que d'idéaux. Quand elle tend un bébé dans le bras de son Don Juan on atteins les sommets des effets appuyés. Le roi et la reine sont comblés par cette princesse que le fils finit par leur présenter. Maman aime ses bonnes manières, papa adore sa fière allure. Les amis du prince ne voit en revanche en elle rien de plus qu'un 8. La sœur non plus ne s'y trompe pas. Ce sont d'abord ses yeux et ses silences qui parlent, alors quand des mots finissent par sortir elle cloue définitivement le plantage du prince. Second rôle très intéressant et bien tenu par Brie Larson.
Une vraie rencontre fortuite, aucun mensonge, des histoires de vie qui nourrissent un véritable relation amoureuse. Tels qu'ils sont les vrais amants n'ont pas à devenir la princesse ou le prince rêvé. Qui plus est Julianne Moore est magnifiquement fêlée.
L'apologie du porno est certes très sotte mais prend le parti de lier l'amour physique à l'amour de l'âme. C'est juste.
Un train-train de départ très redondant un peu trop obsédé par l'obscène mais qui casse habilement les codes. La mécanique de l'amour faux déconstruit.