Le manichéisme c'est le mal!
Dans Don Jon, les personnages sont assez caricaturés, peu profonds. Le scénario n'est pas non plus d'une originalité folle, et le jeu d'acteurs ne m'a pas éblouie... alors pourquoi j'ai aimé ce film?
Pour son fond. A la manière d'une fable américaine, Don Jon montre combien l'obsession rend bête: l'obsession pour le porno, certes, mais aussi l'obsession pour l'apparence, le sport, la propreté, la religion, le romantisme, le foot... Quand on est campé sur ses idées, quand on fait tous les jours les mêmes choses de la même façon entouré des mêmes personnes, quand on fait confiance à une seule entité pour juger de ce qui est bien ou mal, on s'empêche d'avancer, on passe à côté d'opportunités, de bonheur, d'épanouissement; et on peut passer à côté de sa vie.
C'est le personnage d'Esther qui fera comprendre ça à notre mignon petit con de Jon. Elle pleure en public, elle parle aux inconnus. Elle leur parle d'autre chose que la pluie et le beau temps : de sexe, de porno, d'émotions. Bref, elle est bizarre. C'est le regard extérieur qu'elle va offrir à Jon qui va lui permettre de se remettre en cause, de s'ouvrir et de devenir adulte.
En bref, Don Jon n'est pas un grand film. La façon dont cette morale est amenée aurait pu être plus recherchée, mais c'est un film léger qui fait passer un message intéressant. Espérons que chacun tombe un jour sur une Esther qui remettra en cause tout ce à quoi il s'attachait trop fort, ça fera plus d'heureux et moins de cons autour de nous!