L’idée de base, quand on a écrit un scénario, c’est de se dire qu’on a une idée.
Une bonne.
De ce genre d’idée que personne n’a eu auparavant, ou n’a osé concrétiser.
Ici, donc, on prend un anti-héros assez effrayant dans son look de culturiste bas du front, on l’acoquine avec une pétasse aussi addict au chewing gum qu’il l’est au porno.
L’idée, donc, c’est de condamner les produits formatés de la comédie romantique, eh, on nous la fait pas à nous, hein, on assume nos désirs de doggystyle et compagnie.
Petite touche satirique, le Jon va se confesser toutes les semaines (on y a droit cinq ou six fois), ce qui nous permet de savoir combien de fois il s’est masturbé, et combien ça coûte en « Notre Père ». Qu’on ne s’y trompe pas, c’est une dénonciation des tartufferies de notre temps sous la complicité de l’église.
Petit retournement, les exigences pudibondes et castratrices de la girlfriend (Scarlett Johansson, qui a rarement été aussi laide, mais sans doute est-ce voulu aussi) sont tout aussi condamnables que la facheuse tendance qu’à le sportif à s’agiter la nouille.
La rédemption viendra d’ailleurs. Vous savez, la nana vielle et inintéressante qui chiale dans le couloir, l’exclue qu’on ne voit pas au début et qui contient en elle de quoi sauver le monde, parce qu’elle a perdu sa famille dans un accident de voiture.
La rédemption, donc : tu arrêtes de mettre du gel, tu fais l’amour avec quelqu’un, non juste pour toi, et tu t’abandonnes. Prends un bain, ça aide.
Quand c’est une comédie, ce n’est pas drôle ; on croit voir un sitcom de vingt minutes qui aurait perdu toute sa saveur pour avoir été multiplié par 4.
Quand c’est une satire, c’est pathétique : la famille de Don, entre télé foot portable mère obsessionnelle, tout est en plastique.
Finalement, la vulgarité dénoncée se déplace très rapidement au film lui-même, mal foutu, mal géré (la musique, les répétitions), prenant le prétexte de la dénonciation pour excuser sa médiocrité, mal écrit (les notes attribuées aux filles en boite, pitié), insipide et siliconé.
P.S : Au fait, DJ, maintenant que je me suis acquitté de ma dette envers toi, si je pouvais éviter de retrouver ta face gominée dans mon live, je t'en serai reconnaissant.