Dès qu'il ait eut le feu vert, l'acteur Joseph Gordon-Levitt n'a pas hésité à quitter le tournage de la production Django Unchained pour mettre en oeuvre son premier long-métrage Don Jon, un film qui a connu un succès commercial modeste. Je ne suis pas un grand fan de l'acteur mais j'approuve totalement son initiative de commencer sa carrière de réalisateur sur un sujet simple, cocasse, prenant, intelligent et remettant systématiquement en question les qualités et les défauts entre les hommes et les femmes.
Au moins, contrairement à certains réalisateurs sortant de nulle part, il n'a pas pris le risque de faire un remake, ni de mettre en œuvre une réalisation attirant trop l'attention des cinéphiles. Joseph a choisi un contexte curieux et provocateur, en racontant la routine quotidienne de Jonny Martello, un jeune homme qui ne peut pas s’empêcher de séduire n'importe quelle femme qu'il croise à chacune de ses soirées, l’entraîner dans son propre territoire viril et de finir tranquillement sa nuit devant un ordinateur portable, à visionner et à ses masturber devant des vidéos pornographiques.
Acteur et réalisateur, Joseph Gordon-Levitt est parvenu à faire ce que peu de réalisateurs sont capables de faire, raconter plusieurs journées dans un long-métrage d'une durée d'environ de 90 minutes, sans créer le moindre effet de répétition. Et pourtant, c'est pratiquement les mêmes scènes qui se défilent inlassablement. Le réveil, le ménage, l'emploi d'une caisse bien entretenue, la famille, la messe, les séances de musculation, Joseph dévoile dans sa réalisation une journée exemplaire d'un homme lambda, programmé à faire la même chose chaque jour de sa vie, sans en abuser, ni de faire de ce dernier un être indésirable et rejeté. C'est ce que le long-métrage nous fait savoir, jusqu'au moment où le personnage principal repère une femme unique à ses yeux, aux jolies formes de féminité et reflétant une image sexy à conquérir à tout prix.
C'est à partir de ce moment que le film prend une ampleur à la fois passionnante et révélatrice. En compagnie de cette dernière, le personnage principal se convertit en un autre homme, plus fort et plus responsable que celui qu'il était avant, en se faisant influencer par sa dulcinée. Incarnant le prédateur Jonny Martello, Joseph Gordon-Levitt livre une prestation de son personnage qui le sied à merveille, avec une allure confirmée de bad boy. Ce dernier avait un large choix de belles actrices à choisir, plusieurs d'entre elles étaient compétentes pour se glisser dans la peau d'une charmante demoiselle mais lui, il ne voulait qu'une seule : Scarlett Johansson.
Comme par hasard, une des plus attirantes actrices vivant de nos jours, celle qui peut mettre tous les hommes sur Terre à ses pieds. Après tout ! Si cette dernière a accepté le rôle, je ne vois pas où est le mal. Scarlett est une ancienne habituée de films dramatiques, elle était même l'ancienne actrice fétiche du cinéaste chevronné Woody Allen, elle ne pouvait qu'être parfaitement à l'aise dans la peau d'une compagnie qui nous fait rêver, surtout que sa beauté peut faire des ravages. Le reste du casting est tout simplement impeccable, avec une Julianne Moore intéressante dans la peau d'une femme plus mature et plus sincère, elle aussi accoutumée à enchaîner des rôles dramatiques.
Un excellent casting qui fait de ce film un documentaire vivant, instructif et brillant scénaristiquement, où l'évolution des protagonistes nous incite à être plus curieux de la suite des événements. Une mise en scène bien foutue, des situations filmées d'une totale liberté d'expression et un univers où le drame, la sociabilité, le romantisme et le fantasme se mêlent adéquatement. Une bonne première réalisation mise en scène par un acteur qui n'a pas manqué de talent et d'enthousiasme pour nous proposer une oeuvre cinématographique divertissante, au ton culturel, sans casser l'image de la femme en ce qui me concerne, contrairement à ce que j'ai entendu de la part de certaines de ces dernières. 6/10
Dans la vie, il y a quelques trucs auxquels je tiens vraiment !