Soudain le vide
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Dès ses premières minutes, Don’t Worry About India s’annonce comme un film profondément honnête : avec une voix off pleine d’humour, le réalisateur se présente comme le fils d’un couple bourgeois ayant bénéficié du développement du libéralisme en Inde, qui a ensuite vécu aux Etats-Unis et en Europe pour ses études et sa carrière. Grand admirateur de Gandhi bercé par le récit démocratique, la bien peu reluisante élection présidentielle de 2019 va mettre à mal ses convictions. Au fil des rencontres, le tableau se précise : les partis profitent de la misère du peuple pour acheter des votes ou des présences à leurs meetings, peuple qui doit choisir entre le président sortant, islamophobe notoire, et le parti d’opposition, profondément corrompu.
Le film est donc construit autour d’un triple récit : la désillusion du cinéaste quant à sa vision idéalisée de l’Inde, un constat de la situation politique du pays, ainsi qu’un portrait de ses habitants. Malheureusement, à vouloir trop en faire, Don’t worry about India n’explore aucun sujet en profondeur : les portraits sont trop courts pour vraiment s’y intéresser, la situation politique est survolée et entièrement tournée vers les deux partis majoritaires, et la désillusion du cinéaste est trop peu rebelle pour marquer. De plus, le film s’encombre d’un ventre mou de plusieurs dizaines de minutes pendant lesquelles rien ne semble avancer. C’est d’autant plus dommage que deux personnages sortent du lot et auraient pu tenir les cent minutes à eux seuls, à savoir un caddie payé pour assister aux meetings de plusieurs partis différents et un vieux sage politisé ayant du recul sur son mode de vie. On peut toutefois compter sur le charme typique du road-movie et la fluidité de la voix-off pour passer un sympathique moment.
Créée
le 14 avr. 2022
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