Ce film, réalisé par Olivia Wilde et sorti tout récemment, n'est franchement pas pas mal du tout ! Dans les années cinquante, Alice se pose de plus en plus de questions sur la petite communauté dans laquelle elle vit. Bon, en réalité, c'est plus complexe que ça mais, en gros, c'est le principe d'une femme au foyer qui se pose des questions sur l'étrange métier de son mari. Sur plusieurs publicités, le film est vendu comme étant un mélange entre "Get Out" et "Black Swan", ce qui n'est absolument pas le cas ! Je veux dire, ce n'est pas parque-que nous avons deux/trois scènes avec des cours de danse classique qu'on est dans "Black Swan" et ce n'est pas parque-que nous avons un personnage Noir oppressé parmi des Blancs que nous sommes dans un film de Jordan Peele. En réalité, nous sommes dans un hybride entre
"Matrix"
et "The Stepford Wives" et c'est là que ça devient plus problématique puisque le film en devient alors plutôt prévisible ! Si on ne devine évidemment pas le twist final tel quel ou au premier coup d’œil, on comprend en revanche assez vite que l'histoire ne se déroule pas vraiment dans les années cinquante et ainsi,
la petite scène twist à la "The Village" tombe un peu à l'eau, ce qui est très dommage d'ailleurs.
Malgré le fait que le film puise ses idées et ingrédients dans d'autres films de manière peu subtile (l'art copie l'art mais là, les références sont très visibles), l'intrigue réussit tout de même à captiver le spectateur car elle entretient très bien le mystère, créant des scènes très oppressantes et angoissantes. D'ailleurs, nous sommes clairement dans du "elevated horror", à la fois avec le travail sur la psychologie des personnages mais également sur l'image et le son qui rappellent d'ailleurs beaucoup le cinéma d'Ari Aster. Enfin, j'ai également beaucoup apprécié le film pour son ambiance années cinquante, femmes au foyer, maison de banlieue pavillonnaire etc., surtout que les décors sont très beaux. On retiendra évidemment le sous-texte féministe derrière tout ça, celui, en gros, de la femme prisonnière de son foyer mais également de son mari et qui rentre en parfaite cohérence avec le propos du film. C'est effectivement un message qui passe de manière très fluide dans le film et qui n'est pas lourdement agité sous les yeux du spectateur pendant deux heures. Concernant les acteurs, nous retrouvons principalement Florence Pugh qui joue très bien mais également Harry Styles, pour la première fois au premier plan au cinéma, qui s'en sort très bien. "Don't Worry Darling" n'est donc sûrement pas le chef-d’œuvre annoncé mais reste en tout cas un bon film d'horreur psychologique !