Alice et Jack Chambers sont un jeune couple heureux dans les années 50, vivant dans la ville de Victory, en Californie, qui semble parfaite et qui a été créée et financée par la mystérieuse société pour laquelle Jack travaille. Alice Chambers soupçonne de plus en plus ce qu'elle vit d'être un mirage...
Don't worry Darling est un drame américain sorti en 2022 d'Olivia Wilde, ex mannequin et actrice américaine, féministe convaincue.
Le film raconte comment la société Victory fait vivre plusieurs couples et familles dans un village qui a tout de l'oasis de rêve calfornien. Les hommes y travaillent sur un projet secret, les femmes vivent dans des maisons de rêve et arborent des sourires permanents en échangeant des banalités de circonstances à longueur de temps. Après le travail, les couples se retrouvent pour parler carrière (un peu) et boire (pas mal). L'une des consoeurs d'Alice est beaucoup moins heureuse que tout ce joli petit monde, elle finit par se trancher la gorge debout sur le toit de sa jolie maison. Alice a l'impression de voir des choses sorties en permanence de son imagination. Un jour qu'elle effectue le voyage retour dans une navette au trajet immuable, un avion tombe derrière la colline, elle se rend sur place à pieds, le conducteur de la navette refusant de l'y emmener. Sur place, point d'avion mais elle se trouve aux portes de l'entreprises Victory, c'est une zone interdite. Les choses s'enveniment. Des souvenirs d'une vie autre lui reviennent peu à peu.
Elle s'élève alors frontalement contre Franck, le directeur de la société qui fait marcher tout ce petit monde à la baguette, interprété par Chris Pine , dans un rôle qui lui va comme un gant.
Une petite séance d'électro chocs plus loin, Alice n'est pas vraiment calmée...
Être une femme au foyer, c'est pas si facile...
En creux, Victoria Wilde dénonce Alice au pays des super-machos. Pour convaincre, elle utilise quelques allégories peu subtiles liées aux activités ménagères, celle où Alice nettoie les vitres de sa villa et se retrouve écrasée entre le mur et la baie vitrée en cours de nettoyage est la plus spectaculaire. L'ambiance de paranoia va crescendo, La mécanique de l'anxiété s'empare d'Alice et devient permanente pour que le spectateur comprenne bien combien elle souffre le martyr compte tenu de son mari absent et du poids de sa vie domestique....La rebellion féministe d'Alice dans ce monde de machos, c'est un peu comme si la poupée Barbie mettait la maison de ses rêves "cul par dessus tête".
L'endroit est trop idyllique pour que la démonstration touche sa cible...surtout en 2022 où le sort des femmes, même sur le plan professionnel, n'est pas celui dépeint dans le film, celles ci bénéficiant pleinement de la politique des quotas.
Quant à l'explication de ce "complot" qui mettrait les femmes en esclavage, elle est expédiée tardivement manu militari et elle ne trouve visiblement pas pas sa source dans les années 50 ni même 70. Derrière Victory se cache un monde sectaire et mensonger reposant sur une haute technologie conduisant ses protagonistes à un rêve éveillé permanent....
Florence Pugh (Midsommar, Young Lady...) se dépense sans compter dans le rôle d'Alice mais cela ne suffit pas à maintenir forcément le spectateur frustré en haleine et à donner du corps à l'intrigue peu subtile qui ressemble à une bande annonce de plus de 2 heures, les autres acteurs étant réduits au rôle de figurants sans épaisseur...Quant au poids et à la réalité des "enjeux", ces derniers se révèlent quelque peu anecdotiques, surtout au regard des problèmes que le monde traverse actuellement.
Tel un éléphant dans un magasin de porcelaine, Olivia Wilde "achève" son film en "envoyant" son héroine à bord d'un bolide décapotable "à tombeau ouvert" dans le désert poursuivie par des hommes en combinaison rouge pour un dénouement qui laissera certainement pas mal de spectateurs sur le bord du chemin, ce qui prouve que derrière la charge féministe et la dénonciation du patriarcat, Olivia Wilde se moque bien de la cohérence de la fin de son métrage....
In every dream home, an heartache?
Ma note: 4/10