Don't Worry Darling d'Olivia Wilde est un film tellement étrange, bizarre et intriguant (à l'image de l'affiche du film). C'est un film de science-fiction de type dystopique, ou d'anticipation suivant comment vous l'abordez. C'est aussi un pseudo thriller horrifique, mais qui n'a d'horreur que le nom. Certes c’est assez effrayant et obsédant, mais pas d’une manière horrifique ...
Avec la crise sociale, économique, écologique, sanitaire, c’est vrai que la simulation Victory pourrait représenter cette échappatoire, où le chaos laisse place à la symétrie, à la perfection et où on peut retrouver des êtres chers disparus.
L'univers du film prend place dans une communauté à l'esprit et à l'esthétique des années 50, dans une petite ville "modèle" qui n'est pas sans rappeler la ville imaginaire d'Edward aux mains d'argents de Tim Burton. Très vite on comprend que cette petite ville semble être coupée du reste du monde, une ville où l'ordre règne, où tout doit être à sa place, où tout le monde doit s'accorder à remplir sa mission, pour éviter que le chaos ne survienne. Cette vie est trop belle et trop parfaite aux yeux d'Alice (Florence Pugh), qui va peu-à-peu découvrir la sombre vérité.
Le film met en place un récit oppressant, avec une boucle des événements qui se répète à l'infini ... réveil, monsieur part au travail, madame nettoie la maison, monsieur rentre à la maison, il lui prépare a manger, un petit bisou et dodo. A cela se rajoute l’esthétique film des années 50, mettant en avant la toute puissance du marketing et du consumérisme exacerbé (sans réellement le dénoncer).
Don't Worry Darling est un film oppressant d'un point de vue visuel, mais aussi et surtout sonore. L'ambiance sonore est en effet très marquante, avec ces espèces de respirations haletantes très "malaisantes". Au début, elle colle parfaitement avec l'ambiance mystérieuse du film. Puis au moment où l'univers se craquèle (le mystère laissant place à la réalité), la musique commence alors à se faire plus discrète. L'effet est garantie !
Qu'on se le dise, Florence Pugh est une future vraie superstar. Belle et ultra-talentueuse, son jeu est d'une incroyable intensité ici. Elle incarne physiquement le malaise. Harry Styles s’en sort bien lui aussi. Alors certes, il y a encore une marge de progression, mais de manière générale je l’ai trouvé crédible, voire très bon pour son tout premier rôle au cinéma. Quant à Olivia Wilde, elle s'est attribuée un petit rôle dans son film ...
C'est par son propre choix (pleinement consentante) qu'elle reste dans la simulation, pour être avec ses enfants semble-t-il décédés. C'est une situation tragique (et un peu trop expédiée dans le film), mais le plus terrible, c'est qu'avec l'arrivée en force des mondes virtuels, ce genre de situations peut vraiment arriver pour de vrai demain !
Don't Worry Darling réserve son lot de surprises jusqu'au bout, mais s'il y a bien une chose qu'on retient en sortant du film, c'est le nom de Florence Pugh ... elle ira loin, cette petite !