"Mais vous aviez promis de faire un bon film !" "J'ai menti".

Il est temps d'expliquer cette note inexplicablement élevée pour un film à la réputation aussi mauvaise, ou je sens que ma crédibilité va en prendre un coup...

Bien entendu, c'est un nanar. Un navet. Une oeuvre à ce point ratée qu'elle en devient jouissive. Le genre de films que l'on regarde en bonne compagnie, une bière à la main, la télécommande dans l'autre pour mettre sur pause le temps que tous aient le temps de reprendre leur souffle après une énième crise de fou-rire.

Sur fond d'univers de merveilleux héroïque (ou "Heroic Fantasy" si vous avez été contaminé par l'anglomanie galopante), le film raconte l'histoire de deux voleurs en herbe aussi niais qu'incompétents qui se retrouvent mêlés à une lutte de pouvoir de pacotille entre une impératrice égalitariste de douze ans perpétuellement inexpressive et un sorcier sorti tout droit des cours Florent, surjouant donc à tous propos avec une évidente bonne volonté (pas étonnant qu'ils soient en conflit).

Suivent un enchaînement de répliques vides de sens comme de verve (mais non de caractère hilarant pour le spectateur), des décors fades, des costumes risibles, des péripéties sans queue ni tête, un parcours d'obstacle honteusement piqué à Indiana Jones, un déluge d'effets spéciaux révolutionnaires pour une cinématique de jeu vidéo des années 1990 et une fin incompréhensible par tous (y compris, probablement, par le réalisateur lui-même).

Le pire (ou plutôt le meilleur) est probablement les répliques. Jeremy Irons y est évidemment pour beaucoup ("AYAYAYAYA !"), mais son homme de main aux lèvres bleues n'est pas en reste ("Mais vous aviez promis de les relâcher !" "J'ai menti", meilleure réplique de tous les temps).

Le spectateur indulgent notera tout de même quelques vraies qualités, notamment dans les décors (les vues des villes, si peu urbaines qu'elles soient, ne sont pas totalement dénuées de beauté) et quelques costumes. Evidemment, cela ne suffit pas à en faire un bon film. Mais le reste suffit à en faire un excellent nanar.

Quand je pense qu'il avait été question d'en faire un potentiel concurrent pour Le Seigneur des Anneaux qui allait sortir l'année suivante... comme l'avait dit un éminent vidéaste "Frodo et Aragorn se marrent encore".