/!/ Attention, cette critique contient de nombreux spoilers /!/
Une production qui fait travailler les neurones, et ça j'aime. Quand on sort de la salle après avoir vu ce film, on a beaucoup de mal à comprendre. Et c'est tout à fait normal, car deux interprétations peuvent ici s'opposer :
- Soit Donnie souffre tout simplement de schizophrénie paranoïde, et toute cette histoire n'est qu'une pure création de son imagination.
- Soit deuxième hypothèse (et c'est d'ailleurs la plus intéressante, celle qui a fait le plus parler, et qui a été confirmée par le réalisateur à la suite d'une interview), Donnie a bénéficié d'une prémonition divine qui lui a permis de percevoir ce qu'il se produirait s'il ne prenait pas telle décision à tel instant. En l'occurrence cette intervention lui a permis de savoir qu'il était nécessaire pour lui de se sacrifier au moment du crash du réacteur s'il ne souhaitait pas la mort de plusieurs personnes, notamment sa mère et sa petite soeur. Le personnage prend donc ici la symbolique du Messie qui vient sauver ses pairs de par la prémonition divine dont il a bénéficié. Il peut aussi y avoir une interprétation assez proche dans le fond mais plus "scientifique" (je mets entre guillemets car en réalité cette interpréation n'a rien de scientifique au sens pragmatique du terme) qui remplacerait cette intervention divine par un voyage dans le temps.
Un film au scénario donc très technique, mais qui en fait sa réussite. Personnellement, de par mon caractère assez pragmatique et "terre à terre", j'aurais davantage été tenté par la première interprétation. Les personnes souffrant de troubles mentaux sont véritablement fascinantes, et j'aurais vraiment aimé que le film tente d'en expliquer certains aspects. Mais l'option plus fantastique est tout aussi appréciable, bien que dès lors moins pertinente tant elle se détache de la réalité.
Un film à voir, mais qui personnellement ne me marquera pas dans la mesure où je n'en retiens pas grand chose, si ce n'est rien, outre que j'ai passé un bon moment. Or pour moi le cinéma est avant tout fait pour passer un message, aussi futile soit-il. Dommage.