Pour son premier long-métrage, Richard Kelly décide de prendre le taureau par les cornes et de réaliser un film dramatique teinté de fantastique osé et ambigu, quitte à être boudé du grand public. Le réalisateur-scénariste américain nous livre un film indépendant d'une rare maîtrise, mettant en scène un scénario aussi brillant qu'extrêmement complexe et qui mérite plusieurs visionnages pour n'en saisir tout du moins que l'infime sommet de l'iceberg. Car Donnie Darko est une œuvre singulière, déroutante mais aussi particulièrement hypnotisante...


Donnie Darko, c'est un adolescent de seize ans perturbé, évasif, se posant de multiples questions existentielles tout en adoptant une attitude un brin désinvolte mais surtout effrayante aux yeux des gens. Somnambule, il se réveille un matin sur un terrain de golf, ce qui lui sauve la vie lorsque pendant la nuit le réacteur d'un avion mystérieusement tombé du ciel s'est écrasé pile sur sa chambre. À partir de là, Donnie va avoir des visions : Frank, un homme déguisé en lapin monstrueux, va lui prédire la fin du monde et l'obliger à accomplir quelques tâches illégales.


De plus, l'adolescent va se mettre en tête qu'un voyage dans le temps est possible et va déconcerter tout son entourage de par son obnubilation. Tout va ainsi se lier dans un amas d'évènements étranges et tragiques et d'hallucinations où le destin de tous est entre les mains de Donnie... Avec une telle histoire, difficile de ne pas être intéressé. Mais là où les choses vont se compliquer, c'est dans la manière qu'a Richard Kelly de nous présenter non pas son dénouement mais bel et bien les évènements qui vont y parvenir, chamboulant nos esprit par des dialogues complexes, de petits détails auxquels il faut faire très attention, des plans anodins qui sont en réalité importants.


Le réalisateur nous entraîne bel et bien dans un univers incroyablement dur à cerner où les théories fusent mais où tout devient finalement peu à peu logique pour peu que l'on s'y intéresse et que l'on use de notre matière grise. Autour d'une mise en scène soignée alliant plans simples, séquences quasi-oniriques et légers effets spéciaux ainsi qu'une interprétation extraordinaire (dont principalement la révélation Jake Gyllenhaal dans le rôle-titre), Donnie Darko marque un grand coup dans le domaine du cinéma fantastique, devenant instantanément un chef-d’œuvre du genre doublé d'une aura culte intemporelle.

MalevolentReviews
9

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Les meilleurs films de 2001

Créée

le 12 avr. 2019

Critique lue 179 fois

1 j'aime

Critique lue 179 fois

1

D'autres avis sur Donnie Darko

Donnie Darko
Amethyste
10

Why are you wearing that stupid man suit?

Je préviens à l'avance que ma critique va spoiler un peu le film. Soyez prévenu ! Richard Kelly nous prend aux trippes avec son Donnie Darko. Le scénario est brillant, intrigant. Lorsqu'on décide...

le 20 juil. 2011

121 j'aime

14

Donnie Darko
B0mbii
10

"Cellardoor"

Tu sais quoi, t’as raison Donnie, la vie n’est pas si simple. Elle a qu’à se la foutre dans le cul sa ligne de vie l’autre pouf. Personne ne te comprend, personne ne t’accepte, même Gretchen sensée...

le 20 août 2014

76 j'aime

8

Donnie Darko
parasaurolophus
8

Salad finger

Je n'ai pas compris grand chose à Donnie Darko, mais je l'ai trouvé intensément malsain, morbide et déprimant. Quand un film a un effet si fort sur moi, j'essaie toujours de chercher par quel moyen...

le 23 oct. 2010

71 j'aime

6

Du même critique

Wonder Woman 1984
MalevolentReviews
3

Tant qu'il y aura des hommes

Toujours perdu dans une tourmente de décisions visuelles et scénaristiques, de décalages et de tonalités adéquates, DC Comics se fourvoie une nouvelle fois dans un total manque de cohésion et par...

le 26 déc. 2020

68 j'aime

6

Dune
MalevolentReviews
5

L'Épice aux étoiles

Attendu comme le Messie, le Dune nouveau aura été languissant avec son public. Les détracteurs de Denis Villeneuve s'en donne à cœur joie pour défoncer le produit à la seule vue de sa bande-annonce,...

le 18 sept. 2021

44 j'aime

5

Kaamelott - Premier Volet
MalevolentReviews
5

Les prolongations

Il l'a dit, il l'a fait. Plus de dix ans d'absence, dix ans d'attente, dix ans de doute, une année de retard à cause de la pandémie. Kaamelott a marqué la télévision, de par son ampleur, son aura...

le 20 juil. 2021

40 j'aime

10