Délicieusement égaré entre les fantasmes inquiétants d'un adolescent "borderline" (on n'est pas loin de la schizophrénie galopante !) et la réalité d'une Amérique blanche moyenne minée par ses délires new age et la tentation de la régression fasciste, chacun est libre de regarder ce cultissime et intriguant "Donnie Darko" comme il l'entend : en se délectant, au choix ou à la fois, du suspense psychologique ou des paradoxes spatio-temporels. Les plus rationnels s’inquiéteront sans nul doute du manque de "fermeture" du scénario - qui a pourtant la grâce de rien asséner -, mais tout le monde pourra se laisser entraîner par la mélancolie fluide qui suinte de nombreuses belles scènes (portées par une formidable bande-son) inspirées. [Critique écrite en 2006]