Une soirée comme une autre. Autour d'une pizza et d'une bonne bière, comme les adulescents que nous sommes, nous parlons d'acteurs qui ont marqué nos vies de cinéphiles. Soudain, quelqu'un évoque Jake Gyllenhaal, je rebondis en annonçant le titre "Le Jour d'Après", mais on me rétorque "Donnie Darko". Qui c'est, ce Donnie Darko ? On dirait un nom de super-héros.
Ni une ni deux, le film est lancé. Trouvé je-ne-sais-où, comme sorti d'un autre monde. Et aussi d'un autre temps.
La proposition de Richard Kelly, dans son film si sous-côté en 2001, est déroutante. Le mélange entre la science-fiction, une pointe de spiritualité qui verse dans l'occultisme, le mystère de cet homme en costume de lapin ainsi que de cet adolescent en costume d'humain, et les occupations d'une jeunesse américaine de la fin des années 1980... "Donnie Darko", c'est un film un peu difficile à décrire, et à résumer dans le même temps. S'il revêt la forme d'un film tout à fait "conventionnel", il s'agit d'un OVNI en ce qui concerne la lecture de son scénario. Riche et puissant, ce dernier regorge de sens, permettant de cette façon d'émettre une pléiade de théories. Et de prendre un plaisir sans borne à revisionner, encore et encore, le film pour en déceler toutes les subtilités.
En regardant "Donnie Darko", on prendra plaisir à croiser plusieurs personnages dont les destins se mêlent et s'entremêlent dans un espace-temps compté.
C'est en 28 jours, 6 heures, 42 minutes et 12 secondes que l'histoire s'exécute. En fait, c'est à peine plus que le temps de tournage effectif du film.
N'empêche, si le sérieux de certains sujets dans le film peut en rebuter certains, qui tendent à trouver l’œuvre arrogante et snobinarde avec ses spectateurs, le fait de trancher dans le vif avec des débats adolescents futiles mais extraordinairement drôles - oui, je te regarde, passage des Schtroumpfs ! - devrait calmer la plupart des détracteurs de "Donnie Darko". Enfin, ça devrait. On va dire que ça ne le fait pas nécessairement. Tant pis pour ceux qui ne se penchent pas sur le long-métrage de Richard Kelly en ne s'intéressant qu'à un seul degré de celui-ci !
En bref, j'ai hâte de découvrir des films du même acabit que "Donnie Darko".
Et non, c'est totalement non, "Donnie Darko 2" n'existe pas.