Sortir une Director's Cut d'un film ayant reçu un si bon accueil critique, ça ne peut apporter que du bon. Celle-ci, en l'occurrence, n'apporte pas grand-chose au film si ce n'est davantage de contenu pour une meilleure fluidité de l'ensemble, ainsi qu'un agencement différent des musiques nous permettant de profiter au mieux de sa mélancolique Bande Originale.
Je ne sais pas si c'est parce qu'il s'agit de mon second visionnage ou si c'est dû aux ajouts de cette Director's cut, mais j'ai préféré cette version de Donnie Darko au film d'origine, que je trouvais pourtant déjà très bon. Mais il est vrai que ce genre de film demande de toute façon plusieurs visionnages pour être apprécié à sa juste valeur.
Tout en soutenant par diverses références culturelles (Stephen King, Retour vers le Futur, Evil Dead, les Schtroumpfs, ou encore un Rubik's Cube discret qui se fait allégorie du film dans son ensemble) que son intrigue se déroule dans le même univers que le nôtre, Donnie Darko installe progressivement un cauchemar chaotique et prépare un dénouement des plus surprenants qui bouleversera notre perception de la réalité.
Mais contrairement à Mulholland Drive, son homologue lynchéen sorti la même année, Donnie Darko nous fournit des clés de décryptage sans pour autant fournir de réponse. C'est un des rares films qui parvient à rester flou tout en fournissant plusieurs interprétations toutes crédibles : rêve de Donnie ? Univers tangents ? Schizophrénie et paranoïa ? Tout est imaginable, et ce film nous invite volontiers à explorer mentalement diverses théories.
Bien que Jake Gyllenhaal soit absolument magistral, dans son premier - et dans l'un de ses tout meilleurs - rôle, il ne faut pas omettre le reste du casting, dont je me souvenais étonnamment de chaque acteur tant ceux-ci sont parvenus à trouver leur juste place dans l'atmosphère confuse et assez unique en son genre qu'est celle de Donnie Darko.
Avec Donnie Darko, Richard Kelly fournit un véritable OVNI de l'Histoire du Cinéma, affiné dans cette Director's Cut, à mi-chemin entre le teen-movie, le thriller psychologique et la science-fiction. En plus d'être un film pluriel, intrigant et haletant, je dirai surtout que Donnie Darko est un film bizarre... Et c'est un compliment.