Le temps faisant son office, Doomsday pourrait-il avoir un jour l’aura d’un She ? C’est vrai que les deux films partagent une approche éclatée du post-apo tirant tantôt vers la SF, tantôt vers l’héroïc-fantasy... et surtout vers le ridicule. Les sempiternels punks post-apo aux faux-airs de Rufio sont au rendez-vous, le combat à mort dans une arène fait aussi partie de la feuille de route, et tout comme She, Doomsday est un enchainement de péripéties sans queue ni tête avec une propension des personnages principaux à se faire la belle aussi facilement qu’ils se font emprisonner. Doomsday futur nanar ? C’est quand même mal engagé... Et pour une bonne raison, Doomsday est moins sympathiquement dingue que profondément irritant.

Et le début du film n’entretient aucune illusion. Avec sa voix-off grave et sentencieuse qui nous pose son aperçu de fin du monde, on voit que Neil Marshall a fait le choix de la facilité. Choix confirmé par un jeu de références qui tient plus de la paresse que de l’hommage : le réalisateur lorgne du côté de New York 1997, Mad Max ou encore Aliens qu’il repompe de manière plus éhontée encore que n’a pu le faire Vincent Dawn/Bruno Mattei dans Zombies the Beginning avec la fuite M577 A.P.C. reprise plan par plan, flammèches et écrasage d’assaillant compris, mais ne fait au final que du Resident Evil.

Les personnages qu’il développe sont du même acabit que ceux présentés dans la saga de Paul W. S. Anderson. Autant dire qu’on ne déborde pas franchement d’empathie pour eux... et que forcément, la tension dramatique en pâtit. La réalisation achève d’enfoncer le clou : les scènes d’action sont illisibles et montées avec le cul. Et de l’action, y en a pas mal. Et malheureusement, les moments un peu cons cons type on tombe en pâmoison devant une belle bagnole stockée dans un container au fond d’un bunker en essayant d’échapper à ses poursuivants ne suffisent à faire passer un bon moment...

Ceci étant dit, il n’est pas tout à fait exclu que l’âge rende le film plus sympathique. Après tout le Covid est passé par là et a donné une saveur particulière à certaines scènes et certaines lignes de dialogues dont un « Nous sommes en guerre » du plus bel effet.

Je veux jouer au bingo des clichés avec ce film

Le lien pour jouer, c'est là : https://www.incredulosvultus.top/doomsday

Ou sinon, je regarde juste les 50 ingrédients du bingo de ce film parce que c'est trop cool


Personnage > Agissement

Avait pourtant été prévenu·e de ne pas faire ça

Contre-intuitif | Lance une répartie comique incongrue dans un moment dramatique

Cours-poursuite | Tire dans un pneu

Course-poursuite | Court après un véhicule

Émotion | Regarde (avec tristesse/nostalgie) une photo de sa femme/son mari/sa fille/son fils

Tension | Échappe in extremis à un danger


Personnage > Citation

Menace | « Ne le/la/me touchez pas ! »

Personnage > Interprétation

En fait des caisses


Personnage > Méchant·e

Mort | Mort particulièrement horrible du/de la méchant·e

Tension | Cri de rage ou de dépit


Personnage secondaire

Punks post-apo et émeutiers de villes futuristes aux goûts vestimentaires douteux

Type avec sa pancarte en carton « La fin est proche », « Repentez-vous »


Réalisation

Course-poursuite | Gros plan du pied sur la pédale d’accélération ou de freins

Course-poursuite | Voiture qui décolle et se retourne en l’air (suite à une collision)

Cut après qu’un personnage ait été assommé

Fin | Ouverte

Grammaire | Passage musical

Grammaire | Ralentis injustifiés et insupportables

Habillage | Incrustation de texte sur l’écran : lieu, date, heure, etc.

Mise en scène | Hochement de tête solennel

Ouverture ou fin | Voix off d’introduction ou de conclusion

Technique | Panoramique pudique quand un personnage s’apprête à se suicider


Réalisation > Accessoire et compagnie

Arme | Clic au lieu du Bang

Bagarre | Carte d’état-major pour faire un point de situation

Épaves de routes abandonnées d’univers post-apo disposées de manière commode sur une

Mort hors-champ | Gerbe de sang qui éclabousse un mur, une vitre...

N’importe quoi | Explosion injustifiée

Stylé | Représentation 3D (en fil de fer) d’un lieu ou d’un objet

Stylé | Valise pleine de billets

Tags et graffittis post-apo

Valise attachée au poignet par des menottes


Réalisation > Audio

Bruit exagéré | Les épées, cannes, flèches, lances font woosh et cling !

Effet | Lasers qui font « piou-piou », touches d’ordinateurs qui font « pi-pou-pou » etc.

Long bip d’ECG plat


Réalisation > Surprise !

Faux suspense !

Tension | Menace qui apparaît dans le dos d’un personnage


Scénario > Contexte spatio-temporel

Quai désert

Ruelle sombre avec de la vapeur qui sort des bouches d’égout

Scénario > Dialogue

Foule en colère

Foule en délire

Répliques à la con


Scénario > Élément

Référence (grossière) à la culture populaire


Scénario > Ficelle scénaristique

Mordu·e ou contaminé·e au vu et au su de tous et toutes

Se retrouvent accidentellement l’un·e sur l’autre

Tension | Course contre la montre


Scénario > Situation

Tension | Réussit à franchir in extremis une porte qui l’aurait enfermé·e

Tension | Torture


Thème > GI Joe

Ordonne | « Go, go, go ! »


Thème > N’importe quoi

Accessoire | Coiffure impeccable, en toutes circonstances


Carton-pâte | Coup de poing pouet-pouet

Thème > Sexisme hostile à l’égard des femmes

Objectification sexuelle | Nichons, fesses

IncredulosVultus
2

Créée

le 18 août 2024

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