C'est une très bonne surprise que nous offre la plateforme Shadowz avec Dorothy, qui derrière une couverture lugubre, sort largmement du genre de l'horreur à proprement dite, du moins de l'horreur pop.
La caméra nous plonge dans la face perverse et muette de la ruralité. Tout est petit. Et si les gens parlaient encore moins, peut-être que le film aurait été encore plus efficace. On est souvent rassurés par la figure de la pyschologue qui prend le scénario en main et nous donne des réponses. Toutefois, le zèle de la protagoniste, en plus de remuer cette atmosphère pesante, va "soulever une pierre" et découvrir les vieux secrets d'une communauté rurale. Ce qui est peut-être regrettable, c'est que le film marche plus aux fore-shadowing qu'à la mise en scène. On comprends bien cependant grâce aux éléments de l'environnement, grâce au jeu d'acteur, à la disposition des corps dans l'espace : les hommes nptamment, sont toujours en troupeau, à glousser, boire, tirer la tronche, menacer. Le curé, droit et digne, flanqué des femmes du village, incarne un ordre opposé à la virilité malsaine des hommes. Il est étonnamment positif : jamais violent, n'abusant jamais de son autorité comme on pourrait s'y attendre d'un curé dirigeant une communauté.
Le film endosse avec subtilité les thématiques du tabou, du silence coupable et de la vengeance.
D'un point de vue purement cinématographique, il ne mérite peut-être pas une note aussi haute. Mais j'ai vraiment un faible sur les histoires de fantôme et les enquêtes morbides.
Le 16 janvier 2024, Leodegar.