Bon, il y a bien la présence du groupe suédois Goat dans la bande originale du film et en chair et en os dans une scène live, avec leurs lubies mystiques, leur accoutrement inimitable et leur Rock psyché fort appréciable, mais ça ne fait pas tout, ça n'excuse pas tout. "Double Date" appartient à la catégorie a priori bien établie des films issus du cinéma fantastique de festivals, du genre de ceux qui ont une petite idée pas foncièrement mauvaise, une petite recette maison, mais qui peinent à l'exploiter proprement. En résulte, en l'occurrence, un petit film de série B mêlant comédie et horreur pas toujours de manière très adroite. Quelques fois franchement maladroit même, notamment dans l'humour, dans le maniement des stéréotypes sur les rencontres, mais d'autres fois plutôt honorable dans l'équilibre trouvé entre le comique de la situation et les sursauts d'horreur qui l'enveloppent. J'imagine que le budget minimal est le premier responsable de ce résultat en demi-teinte.
"Double Date" brasse un peu trop de choses sans prendre le temps de s'y arrêter vraiment, entre la comédie sur le thème de la perte de virginité pour le couple de potes, et l'univers fantastico-macabre autour des rituels du couple de filles. Les ambiances ne sont pas vraiment bien travaillées, surtout au sens du timing : il y a des très bonnes ambiances en puissance, on le sent bien, à la maison, en boîte, etc. mais on ne prend jamais le temps de s'y immerger. L'impression, aussi, que le film se repose un peu trop sur des éclairages très sombres, cache-misère ou véritable parti pris esthétique, le résultat es le même. Il s'enferme très vite, dans sa seconde moitié, dans la case du film d'horreur de série B bas du front, pas désagréable, mais dénuée de substance véritable. De belles promesses dont la réalisation s'avère compliquée.