Faire le deuil de l'enfance pour trouver sa place d'adulte dans le monde, en accord avec une réalité plus médiocre que celle rêvée dans sa jeunesse, tel est semble-t'il le propos poétisé que tient Stévenin dans "Double messieurs". Soin esthétique, composition, couleurs. Narration déconstruite. Toutefois, le style ennuie profondément, le récit est abscons, l'élocution s'emploie souvent à demeurer inaudible (cf. Godard ?). Stévenin joue très mal, avec ses regards muets appuyés, complaisants, ses mimiques constamment narquoises, qui minent la diégèse du comédien. Quant à Yves Afonso (déjà très caricaturalement "terroir" dans "Maine Océan" de Rozier), sa nervosité, ses goldos, ses tartines beurrées, m'embarrassent plus qu'autre chose . Aucun charme pour moi.