Chaque année, avec les vacances de fin d'année, la télé nous vomit ses éternels films et téléfilms « de Noël », sirupeux de bons sentiments. Alors qu'une noble série de films qui pervertit cet angélique esprit de Noël est constamment oubliée des écrans, ce qui est bien triste.


Billy a une trouille bleue du Père Noël. Ce qui peut se comprendre puisque ses parents ont été assassinés par un cambrioleur qui était déguisé en habits de Noël. Lui et son frère ont été placés à l'orphelinat, sous la main de fer d'une religieuse peu compréhensive de ce traumatisme. Heureusement, Billy finit par trouver au fil des années une certaine stabilité, qui lui permet de travailler dans un magasin de jouets une fois adulte. Mais quand on lui demande d'enfiler le costume du Père Noël, ça fait tilt dans sa tête, un gros tilt. Alors il va tuer tous ceux qui n’ont pas été sages.


Assez proche du slasher alors en vogue, il s'en démarque toutefois par une longue exposition sur le tueur, habituellement menaçant car peu développé. Dans Douce nuit ce dernier avance à visage découvert, tout au plus costumé, et surtout le film lui accorde une histoire et un traumatisme. C'est véritablement lui le personnage principal, pas une virginale proie. Bien que ses actes soient répréhensibles, il est aussi une victime. Ce n'est pas pleinement achevé, car le film est un peu maladroit ou convenu à d’autres moments, que ce soit dans la réalisation ou dans le jeu des acteurs.


Ce n’est pas le cas de sa bande son, un petit régal, qui reprend l’esprit de Noël des chansons de cette époque à sa sauce, avec une belle noirceur. On la doit à l'inconnue mais talentueuse Morgan Ames. La musique du film aura même droit à une ressortie en 2014. Santa's watching est un petit bijou.


Douce nuit, sanglante nuit ne fait pas partie des meilleurs représentants du slasher, mais il reste dans une bonne moyenne, au vu de la vague de films d’horreur souvent sans imagination de cette époque. Et surtout il capte l'attention, avec quelques scènes assez marquantes. Il faut bien reconnaître qu’un Père Noël sociopathe, ça s’oublie moins vite qu’un croquemitaine avec un grand couteau. Le film de Charles E. Sellier Jr. est mal assuré, il se prend les pieds dans le sapin à certains moments, mais il s'en dégage malgré tout une certaine curiosité.


Le film est assez connu pour le scandale qui a accompagné sa sortie, entres critiques extrêmement violentes ou associations de bonne morale envahissant les cinémas le diffusant. Aux États-Unis, il ne valait mieux pas se moquer de cette façon du bon vieux Santa Claus. Mais malgré, ou grâce à, cette polémique, le film a fait de bonnes recettes. Et quand un film d'horreur fonctionne, on en assèche le filon avec suites, spin-offs et remakes. En tout, la série comprend 6 films pour passer de douces et sanglantes nuits.


Cadeaux pour ceux qui ont été sages : la critique de Douce nuit, sanglante nuit 2 et celle de la version de 2012

SimplySmackkk
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le 24 déc. 2019

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