Pas de stéréotypes dans cet excellent film qui traite principalement d'un sujet ô combien sensible : la pédophilie.
Tout n'est jamais blanc ou noir, et si le père Flynn, prêtre humain et progressiste dans ces années 1960, Philip Seymour Hoffman, grandiose (!), bénéficie a priori, de notre sympathie, il n'en reste pas moins ambigu : à cet égard, la confrontation entre Soeur Aloysius, Meryl Streep magistrale dame de fer, visage fermé, regard hostile, forte de ses certitudes, déterminée à obtenir l'aveu du prêtre coûte que coûte, est saisissante de vérité : celle qui met à nu les êtres alors même que rien n'est dit.
Les paroles s'échangent, tels des coups de poignard, le doute s'installe, passe de l'un à l'autre, le bras de fer est prodigieux. L'issue? Une quasi victoire pour Soeur Aloysius:le prêtre qu'elle exècre, part, pourtant, c'est elle, rigide, inflexible, qui sort brisée de cette épreuve, mais plus humaine, en proie aux doutes, et la douce Soeur James, touchante Amy Adams, saura prodiguer à la Supérieure indulgence et réconfort.
Une très belle réflexion sur la foi, les certitudes, le doute, et toute la complexité de l'être humain, exprimée de façon poignante par Viola Davis, la mère du jeune garçon.