C'est dingue comme nos idées peuvent être préconçues. Je suis certaine que je suis loin d'être la seule à avoir eu un gros doute quant au fait de savoir si ce film valait la peine d'être regardé ou non. Le fait qu'il ai été réalisé en 1957 ne m'a guère refroidie car je suis une grande amoureuse des vieux films. Même ceux des années 20-30. Mais je dois avouer qu'un huis-clos concernant un débat entre jurés m'est apparu comme un somnifère radical. Et pourtant, grâce à un dialogue intense et de qualité, un talent fou aussi bien au niveau des acteurs que du réalisateur, ce film s'est déroulé à vitesse éclair.


J'ai été stupéfaite. Stupéfaite car autant j'ai pu être déçue la veille en regardant "Under The Skin" avec la certitude qu'il figurerait dans mon top 100 alors que je me suis retrouvée assaillie d'une sacrée douche froide tant je me suis ennuyée. Autant 12 hommes en colère a rattrapé cet enthousiasme castré en une grande et agréable surprise.


Je ne me suis pas embêtée une seule seconde. Et pourtant, il s'agit bien là de douze hommes en train d'argumenter autour d'une table du début à la fin. Mais leurs expressions, leurs discours sont si vrais qu'on se croirait dans la même pièce à réfléchir avec eux...


Les retournements de situation sont très intéressants et donnent même le sourire. (Personnage pris à son propre piège) Beaucoup de choses fascinantes ressortent de ce scénario. Le phénomène de groupe. La peur d'être un mouton noir. Envie de faire comme tout le monde de peur d'être jugé. Le choix de la facilité par pur égoïsme et volonté d'être aveugle parce que c'est plus simple ainsi. Les personnages un peu timorés qui sont souvent moins pris au sérieux (et qui reste un fait encore actuel aujourd'hui hélas) et qui ont pourtant une réflexion solide. Un homme têtu peut parvenir à se remettre en question seulement si on lui met le nez dedans... (Scène du portefeuille et de la photographie déchirée) la remise en question sur la peine de mort.


Tant de détails sont exploités que je suis sur les fesses qu'en 90 minutes seulement, tout se soit imbriqué à merveille avec énormément de profondeur. Bref. J'ai été captivée. Et n'oubliez pas qu'il faut toujours contrer ses doutes négatifs avec les doutes positifs s'ils existent un tant soi peu. ;)


Comme quoi, c'est amusant, la moralité de ce film correspond à mon comportement avant de le regarder. Je me suis dit "Et s'il était bien ? Je n'en sais rien après tout" tout comme l'innocence ou la responsabilité de l'enfant qui fait tant causer dans cette oeuvre...

lachambrelitteraire
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le 5 oct. 2015

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