Je retiens une séquence : l'un des votes, on voit les mains et seulement les mains se lever pour rentrer dans le champ. Sur la dernière (la personne qui vient de changer d'avis), la caméra descend (travelling haut-bas) pour découvrir le visage du nouveau "converti" à l'innocence de l'accusé.

Douze hommes en colère n'est pas exempt de défauts : on devine la fin du film cinq minutes après le début, et le côté "huis clos strict", avec très peu de plans hors de la salle de délibération, peut être gênant pour certains spectateurs.

Paradoxalement, ce huis clos permet à Sidney Lumet d'exprimer toute sa virtuosité. Le studio est utilisé à la perfection, avec des plans magistraux pour exposer les débats. Grâce à lui, on voit le doute se répandre peu à peu dans l'esprit des protagonistes.
L'intelligence du film est aussi de ne pas se tenir à un simple débat pour/contre : il y a des respirations, les jurés se racontant des épisodes de leur vie civile, avec la superficialité d'usage lorsqu'on a affaire à un inconnu. Les jurés émanant de la société civile, les moments de tensions vont aussi se créer, à cause des différences d'opinion, mais aussi de milieu social, de pays d'origine...

Enfin, et c'est peut être le plus désespérant, on constate qu'en 1957 comme en 2012, il vaut mieux être riche aux États-Unis pour être bien défendu. Le boulot de la défense est fait par les jurés, pas par l'avocat commis d'office...
Minostel
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les meilleurs films de huis clos, Les films à sondage sur SensCritique et Les meilleures adaptations de pièces de théâtre au cinéma

Créée

le 17 avr. 2012

Critique lue 322 fois

Minostel

Écrit par

Critique lue 322 fois

D'autres avis sur Douze Hommes en colère

Douze Hommes en colère
socrate
9

Il n’y a pas de doute valable, la justice, c’est Fonda mental !

Rendons à César ce qui appartient à César : c’est Fonda le coupable du crime. Comment comprendre qu’il soit seul à estimer le jeune potentiellement non-coupable, alors que tout le désigne ? La raison...

le 18 mai 2013

331 j'aime

45

Douze Hommes en colère
Gand-Alf
10

Un coupable idéal.

Nom d'une galette au beurre, c'est-y que je viens d'arriver à ma millième critique ! Par Imogène, je me dois de marquer le coup, en m'attardant sur un classique indétrônable du cinéma, un film de...

le 12 nov. 2013

276 j'aime

24

Douze Hommes en colère
Gerard-Rocher
9

Critique de Douze Hommes en colère par Gérard Rocher

Dans les années cinquante aux Etats-Unis, la cour d'un tribunal doit rendre son verdict à l'encontre d'un tout jeune homme accusé d'avoir tué de sang-froid son père. Les douze jurés vont délibérer...

le 2 oct. 2013

185 j'aime

59

Du même critique

La Party
Minostel
4

humour mal vieilli

Y'en a quelques-uns, comme ça... Ils ont une réputation longue comme le bras, sont devenus mythiques avec le temps, et ceux qui avaient 20 ans en 1970 vous en parle avec des étoiles dans les yeux et...

le 20 déc. 2010

21 j'aime

8

Jeanne d'Arc
Minostel
2

Critique de Jeanne d'Arc par Minostel

Comment repérer un mauvais film ? C'est celui où des protagonistes montés sur un chariot roulent au milieu d'un champ de blé battu par les vents. Oui, parce qu'au moyen-âge, il y a avait tellement de...

le 13 juil. 2011

17 j'aime

6

La Classe américaine
Minostel
5

pas bon, mais culte !?

C'est comme ça : les flims cultes ne sont pas toujours des bons flims, et les exemples ne manquent pas. Bien sûr que certaines répliques sont hilarantes, bien sûr que certaines scènes seront à jamais...

le 20 déc. 2010

17 j'aime

2