Scénario :
Alors, c'est simple, c'est l'histoire d'un mec qui est juré assigné d'office dans un tribunal et qu'est pas d'accord avec les autres et...
- Ha, mais attends, c'est pas un épisode de Demain à la Une, ça ?
- Non, sauf que là, l'accusé est un noir qui est accusé et...
- Oui, c'est un épisode de La Petite Maison dans la Prairie, non ?
- Mais le gars a une intuition de dingue et...
- Dead Zone ? Monk ? Malcom ? Veronica Mars ?
- ... et là, il convainc la plupart des jurys de passer de son côté.
- Ha et t'es sûr que c'est pas un épisode de Happy Days ?
- NON !
- Au final, ils votent tous coupables ou non coupables ?
- Non Coupable.
- Ha bah, c'est pas l'épisode de 7 à la Maison alors."
Ce film fait partie de mon "rattrapage culturel" version "depuis le temps que je dois voir ce film"
En tant que sujet d'étude :
Comme je le souligne dans mon intro, 12 hommes en colère a été parodié et plagié mainte et mainte fois au point qu'il est devenu un canevas pour scénariste américain voulant combler un manque d'histoire-de-la-semaine. (Hé oui, il y a un épisode de 7 à la maison dont la moralité fini totalement avec l'inverse de celui-ci, et où le "principe de précaution" c'est d'envoyer un mec à l'échafaud. Youpi !)
Et mine de rien, l'original est toujours intéressant à regarder, notamment par le côté "sortie de l'anonymat" des personnages. Au début tout ces jurés sont un peu semblables à nos yeux : des hommes, blancs, entre 30 et 70 ans, propre sur eux. Et petit à petit, ils se dévoilent. A force de les entendre parler, leur personnalité se dégagent, avec un petit peu de background. Juste assez pour nous les rendre tous différents les uns des autres et pour qu'on s'attache quand même à eux malgré le fait qu'ils n'auront jamais de nom.
Car, au final, l'important dans ce film n'est pas tant de savoir si le condamné est innocent ou pas, mais comment la rhétorique, le jeu des alliances et les discussions se font. Comment par la rhétorique, les certitudes se défont. "Vous pensez trop !" hurle souvent le juré numéro 3. Autre chose : si le juré numéro 8 (planté par Abraham L... Henry Fonda) est celui qui amorce la machine et amène le doute avec un argumentaire très poussé, à la fin des délibérations, ce sont ceux qu'il a convaincu de son point de vue, qui mènent la discussions. (Et c'est au final le juré n°10 qui conduit le juré n°4 à douter de l'histoire.)
Moins qu'un film anti-peine de mort ou "de gauche" (après tout c'est Sydney Lumet) la morale du film est plus que la justice mérite qu'on se penche sérieusement sur ce que l'on fait et qu'on ne peut pas condamner à mort quelqu'un si on a des doutes raisonnables sur sa culpabilité. Il y a aussi un côté intéressant dans le fait que l'accusé fasse partie d'une minorité défavorisée et les arguments pour l'accuser sont encore ceux qu'on peut entendre sur les jeunes des cités (ce qui montre à quel point ce film est un canevas intemporel.)
A noter que ce film est le mieux noté de tous les temps sur le site sur lequel vous vous trouvez. Ce qui est à mettre au crédit de ce site sur lequel les films "beau mais creux" sont souvent surnotés, celui qui vient en tête est un huis-clos en noir et blanc avec une mise en scène réduite.
Bon, l'original était une pièce de théâtre ça aide aussi. Et effectivement, la mise en scène de Lumet offre des points intéressant : on a plusieurs plans séquences (l'ouverture où l'on voit chaque juré discuter et dans laquelle on voit esquisser une partie de leur personnalité) des points de vues assez intéressants (le plan depuis le placard où chaque jury reprend son chapeau et sa veste, les votes symbolisés par des mains qui se lèvent) etc...
Mon avis personnel :
Évidemment, je ne tombe pas de ma chaise devant ce film.... Mais, je dois avouer que ça reste toujours très bon. Après, je l'ai vue dans des circonstances idéales : il faisait très chaud comme dans le film. (Vous allez me dire : "avec le réchauffement climatique, c'est normal.")
Après, entre vous et moi, le problème principal, c'est que juridiquement... le procès a juste été bâclé. (Assez pour qu'une personne a moitié myope ai pu témoigner et qu'une personne ai dit entendre des cris à un moment où un tramway passait à toute allure à coté de sa fenêtre. )
Mais bon, c'est pas le problème