Des petites maisons en bois, et au milieu coule une rivière.
Jarmusch glisse sur les marais tel un poisson dans l'eau, la magnifique voix de fumeur mafieux de Tom Waits nous décrit les maisons sur pilotis prêtes à tomber au moindre coup de vent, ensuite il est jeté au bagne.
L'un mérite, l'autre non, le troisième est con, une boule de billard dans la gueule, j'vous jure...
Ces trois hommes vont cohabiter, dans cet espace fermé qui sent la testostérone autant que l'odeur de la vase. Il deviendront les amis d'un temps, les amis d'un voyage, les amis d'un passage. Ils joueront et chanteront, se confieront et s'écouteront.
Ils vont décider de s'évader, mais nous on s'en fout, on veut juste les voir vivre, ce que l'on fait, nous les regardons dormir sur des planches de bois. Un moment de détente sans fin sur les eaux de la Louisiane, sur cette douce musique. Tout ça c'est magique les mecs, diable que ce film est reposant !
Filmer le point de croisements de trois vies opposées qui s'accordent et se désaccordent, certains se perdent en chemin, d'autres se séparent volontairement, quoi qu'il en soit la vie est belle après tout. Si vous ne trouvez pas de but dans votre vie, bougez, tirez vous, votre raison de vivre se trouve peut être en la personne de cette jolie femme poilue.
On se rencontre, on se parle, on se quitte, ainsi est construit le long fleuve tranquille qu'est la vie.