Dr. Dolittle par pierrick_D_

Un médecin se découvre le don de pouvoir parler avec les animaux,ce qui le fait passer pour un dingue et perturbe sa vie professionnelle et familiale.Il est difficile de toujours inventer de nouvelles histoires,et il parait que c'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleures soupes.Voici donc une comédie inspirée des romans que l'anglais Hugh Lofting a écrits à partir de 1920,déjà portés à l'écran en 1967 sous le titre "L'extravagant docteur Dolittle",avec Rex Harrison dans le rôle-titre.C'est ici un Eddie Murphy en perte de vitesse qui se prête à l'exercice.Des animaux qui parlent,c'est toujours rigolo.Enfin,ça dépend de ce qu'on leur fait dire.En général,ça concerne des oeuvres à destination d'un public enfantin.Le concept est un des fondements du cinéma d'animation,grand usager d'anthropomorphisme,mais est plus rare dans le live.On peut se souvenir de Saturnin le canard ou de Monsieur Ed,d'ailleurs cité dans "Docteur Dolittle",séries pour la jeunesse d'autrefois,ou des vidéos de Patrick Bouchitey dans les années 80.Le problème ici est que les dialogues sont désolants et dignes d'une cour de récréation.Quant au scénario,il patine dans la semoule et n'est qu'un vague prétexte à enquiller des images de bestioles diverses balançant des blagues Carambar,ou Canigou,à tire-larigot.La réalisation de Betty Thomas,d'une décourageante platitude,n'arrange pas le topo.Incapable de donner du rythme au film,elle aligne les séquences molles et statiques avec une morne régularité,se reposant sur le supposé potentiel comique de Murphy et des animaux.Ce qui fonctionne par intermittence,certains gags et certaines répliques parvenant à provoquer l'hilarité,trop peu souvent hélas.La cinéaste semble pourtant être devenue une spécialiste du film poilu et poilant puisqu'elle remettra le couvert onze ans plus tard avec "Alvin et les Chipmunks 2".Reconnaissons à "Dr. Dolittle" sa qualité de film sympa et sans prétention,plus ou moins excusé par son ciblage d'un jeune public.Ca défend gentiment la cause animale,et ça promeut la valeur de l'originalité dans un monde formaté et matérialiste,ce qui est très bien.C'est un peu moins adroit quand ça stigmatise les vétérinaires,censés être des incapables dans la mesure où ils ne chercheraient pas à comprendre leurs patients.Murphy livre une composition inégale,parfois juste,parfois altérée par le cabotinage.Kristen Wilson,qui joue son épouse,est vraiment charmante.On trouve là les habituels seconds couteaux de luxe qui empêchent la charpente de s'effondrer,et qui ont noms Oliver Platt,Peter Boyle et Paul Giamatti.Les petites filles,Kyla Pratt et Raven-Symone,sont excellentes et pas énervantes.Mais ceux qui tirent le mieux leur épingle du jeu sont les fantastiques bébêtes,dont on ne sait pas toujours si elles doivent leurs performances au dressage ou à l'incrustation digitale.