Production AIP, donc forcément un bon vieux nanar des familles. Rien que le titre annonce la couleur : dorée, comme les bikini des femmes-robots et les chaussons du docteur.
C’est l’excellent Vincent Price qui incarne le Dr Goldfoot, savant fou de son état et propriétaire d’un service de pompes funèbres à ses heures perdues ; sauf qu’ici, il représente plutôt la face comique du savant fou, celui dont les inventions ne fonctionnent qu’à moitié, qui s’imagine dominer le monde, et dont le rire sardonique frise de trop près la caricature pour être honnête. Il cabotine, mais semble s’amuser de ce rôle bien loin de ses habituelles compositions sombres et inquiétantes ; il va jusqu’à s’auto-parodier dans la reprise d’une scène de The Pit & The Pendulum de Roger Corman.
Ce film veut hisser la bêtise au rang de sport olympique, et il n’y a pas à dire, c’est effectivement très bête. Mais pourquoi pas, car le résultat s’avère divertissant et drôle ; malgré quelques séquences surréalistes à la limite du non-sens, comme un gag avec une mallette et un gant de boxe venu d’ailleurs. Le tout s’achève par une course-poursuite démente à travers San Francisco, au moyen des fameux tramways locaux. Cela m’a rappelé quelques comédies potaches de mon enfance, et j’ai apprécié. La plastique avantageuse des femmes-robots apporte évidemment un plus, et le personnage de Diane possède même un véritable répertoire comique, inattendu de la part d’une actrice qui semblait devoir se cantonner à un rôle de potiche.
Alors oui, Dr. Goldfoot and the Bikini Machine est complètement con. Mais moi, ça m’amuse.