La Hammer est un célèbre studio anglais, surtout connu pour ses films d’horreur des années 50/60, et souvent associé à ses acteurs vedettes Peter Cushing et l’immortel Christopher Lee.
Avec Dr Jekyll & Sister Hyde, le studio cherche à insuffler une dose supplémentaire d’érotisme par rapport à ses productions précédentes, peut-être pour concurrencer un cinéma de genre italien qui ne se montrait pas avare en la matière.
A la réalisation, nous retrouvons Roy Ward Baker, un habitué de la télévision anglaise et de la Hammer, aussi responsable notamment du Monstre des Abîmes, et de la coproduction avec la Shaw Bros. : Les 7 Vampires d’Or.
Comme son nom l’indique, ce film reprend le mythe de Dr Jekyll & Mister Hyde, mais dans une version revisitée.
Dr Jekyll & Sister Hyde a cette particularité de mélanger plusieurs histoires ; outre le célèbre roman de Robert Louis Stevenson, il y incorpore deux sordides affaires criminelles du XIXème Siècle : celle de Jack l’Éventreur, et celle des frères Burke et Hare, qui revendaient les cadavres de leurs victimes pour des cours d’anatomie.
Dr Jekyll & Sister Hyde bénéficie du savoir-faire du studio en matière d’horreur, et réussit son pari concernant l’érotisme, notamment grâce à des scènes de transformation saisissantes et angoissantes à la fois. Le film effraye et captive, au moyen d’une Londres brumeuse du meilleur effet et d’une ambiance macabre à souhait. Martine Beswick est la grande figure du film ; ancienne James Bond Girl versée dans la Série B, elle incarne avec maestria le personnage captivant et machiavélique de Sister Hyde, une femme fatale dans toute sa splendeur, et dans toute la noirceur qu’elle peut dégager. L’impression saisissante que laisse cette production, probablement une des meilleures de la Hammer, doit énormément à son charisme ensorcelant et à sa prestation.
Sorte de maitre-étalon du film d’horreur gothique comme savaient les faire la Hammer de la grande époque, Dr Jekyll & Sister Hyde n’est pas seulement un film captivant, mais aussi le témoignage d’une époque. Une réussite à tous les niveaux, qui n’oublie pas pour autant le côté un peu kitsch propre au genre. Plus que tout, il arrive réellement à donner la chair de poule au spectateur, ainsi qu’à le charmer grâce à la sublime Sister Hyde. Un des immanquables du cinéma anglais.