Quête d’immortalité et retour du refoulé. Reflet de soi ou de l’autre : dans le miroir de Jekyll se révèle une guerre des sexes mortifère.
Une intéressante relecture du Docteur Jekyll et de Mr Hyde qui en avance sur son temps aborde les thèmes de l’homosexualité, de la transidentité. Le récit du film condense autant Frankenstein que Jack l’éventreur et peut se situer entre thriller et film d’horreur. Londres est sombre, malsaine, enveloppée d’un brouillard visqueux qui laisse entrevoir la misère des rues glauques et de la prostitution. Un meurtrier égorge des prostituées. Jekyll est un médecin dévoué à son travail, au point d’en faire une obsession : éliminer toutes les maladies. Peu à peu, la question de l’immortalité le taraude et il a l’idée que les hormones féminines protègent le corps humain contre les méfaits du temps. Il teste sur lui même et peu à peu va se transformer non pas en Mister Hyde mais en Mrs. Hyde, une femme dominatrice qui va prendre de plus en plus d’ascendant. Le trouble de la personnalité dévoile peu à peu des pulsions refoulées du Dr Jekyll. Une guerre des sexes mortelle s’engage à l’intérieur d’un seul corps.