Gothique jusqu'au bout des ongles, respectant la double tradition Hammer/Universal, le "Dracula" de Badham marque pourtant une sorte de rupture avec ses aînés par sa violence - très moderne - et un partis pris de séduction assez étonnant : plutôt bel homme, Langella et son visage de jeune premier compose un Dracula plus juvénile et très séducteur, soit une interprétation déconcertante s'opposant frontalement au charisme froid de ses prédécesseurs dans le rôle. La séduction est clairement pour Badham une arme, faisant de Dracula une sorte de félin qui courtise pour mieux arriver à ses fins, enveloppant le personnage d'une aura malsaine forte à propos. Symbolisant une sorte de puissance sexuelle, Dracula devient un prédateur au sens littéral du terme, un mâle dominant dans une jungle où les mortels - et les mortelles - ne sont que de vulgaires proies. [Critique écrite en 1979]