C'est beau mais c'est chiant
Le mythe de Dracula fut souvent adapté à travers les âges du cinéma. En 1979, c’est John Badham qui succéda aux films de la Hammer, avec Frank Langella dans le rôle principal.
Avec un réalisateur aussi prometteur que John Badham, même si ce dernier ne s’était jamais attaqué à ce genre de films, bien plus porté sur la comédie dramatique, on pouvait s’attendre à un modèle du genre. Ce dernier peut s’appuyer sur une production design absolument fabuleuse, entre des décors incroyables et une photographie merveilleuse, oscillant entre le pur noir et blanc à la Nostradamus et la discrète insertion de couleurs, loin du rouge flamboyant des productions de la Hammer, tout aussi géniale, soit-il dit en passant. En y utilisant des acteurs aussi excellents que Frank Langella ou Donald Pleasance (très proche d’un Sam Loomis, son rôle légendaire de la saga Halloween), ce Dracula ne pouvait être qu’un bon film. Et pourtant, en adaptant à l’écran un scénario aussi nul que celui-ci, écrit par W.D. Richter (qui écrivit pourtant Brubaker, porté à l’écran deux ans plus tard), le film se transforme en un long pensum, sans aucun intérêt, dans lequel il ne se passe absolument rien, hormis sur cinq ou six minutes, où tous les rebondissements interviennent. Le reste n’est que pérore sans intérêt, déclamées par un Laurence Olivier qui méritait sans doute mieux que cet ennui mortel.
Pour tous les techniciens qui ont permis à ce film d’être d’une beauté impressionnante, on ne peut détester Dracula. Mais l’ennui est si présent qu’on ne peut l’aimer non plus. Un film déroutant.