J’ai découvert ce film grâce à mon paternel lors de mon douzième anniversaire. Ce fut le coup de cœur. Ce qui fait que treize ans plus tard, il n’est pas certain que mon avis soit complètement objectif. Ce film n’a pour ainsi dire presque qu’aucun défaut. Malgré que je l’aie revu maintes fois avec un regard d’adulte cultivée, je n’arrive pas à voir les erreurs qu’aurait pu commettre Ford Francis Coppola à l’époque. Je suis bien trop hypnotisée par ce film. Il reste quoi qu’il arrive une de mes œuvres clé. Et malgré le temps, ce film ne vieillit pas. J’ai beau le regarder encore et encore, je ne m’en lasse pas.
Les premières minutes sont essentielles, elles nous font comprendre directement que nous allons être plongés dans une histoire d'amour entre Vlad III (Gary Oldman) et sa bien-aimée décédée Elisabetha ressuscitée quatre siècles plus tard sous les traits de Mina Harker (Winona Ryder).
L’atmosphère est principalement baroque, le visuel est remarquable, la musique inquiétante et le prologue donne le ton dés les premières secondes. Tous les personnages évoluent dans un univers surréaliste, de part, les décors et les costumes. On sent que certaines architectures sont faites en papier mâché mais pourtant, elles prennent vie grâce aux lumières. L’armure du comte, quand à elle, est magnifique, elle ressemble à une coque vivante d’insecte géant.
Personnellement, je suis partagée face au personnage de Dracula. Ambivalent, il me fait tourner la tête. Il est à la fois irrésistible et repoussant, pour être ensuite, cruel et émouvant. À certains instants, je le prends en pitié et à d’autres moments, il me fait complètement horreur. J’aime sa démarche aérienne ainsi que ses grandes ombres qui évoluent sur les murs du château lugubre.
Je suis tombée sous le charme charismatique de Gary Oldman ainsi que par sa prestation, celle-ci correspond au mieux à l’image que j’ai toujours eue du vampire. Et pour cause, Dracula de Ford Francis Coppola est assez fidèle au roman de Bram Stocker, contrairement à tant d’autres films qui n’ont pas respectés les règles du mythe du vampire. Le réalisateur mélange réalité historique et extraits du roman de Stocker pour nous faire une œuvre érotico et romantico fantastique exceptionnelle.
Cette œuvre cinématographique oscille entre l’effroi, la fascination et l’amusement. Certaines scènes me font sourire, je ne sais pas si c’est mon humour qui est particulier. Par exemple, j’ai appréciée quand Dracula passe sa langue rapidement sur le rasoir pour rattraper le sang qui s’en écoule et qu’à l’instant suivant, on irait jusqu’à penser que celui-ci est prêt à égorger le jeune Jonathan mais il n’en fait rien et on se demande presque s’il ne rêve pas de lui tordre le cou. J’aime aussi ce personnage fou enfermé dans l’asile, qui regarde les insectes ramper sur les murs et qui n’hésite pas à les dévorer vivants tout en criant « Maîîîîîîître maîîîîîîîître » à l’égard de Dracula dans une voix criarde et quelque peu agaçante.
Je pense que si le mythe du vampire a toujours fasciné c’est parce que la recherche de l’immortalité reste malgré les siècles, un sujet tabou. De nombreuses légendes parlent de la jeunesse éternelle. Et encore aujourd’hui, dans notre société, la science cherche à prolonger la vie par divers moyens, plutôt que de parler de la mort, elle-même.
